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Nouveau scandale sanitaire ?

Valsartan : nouveau rappel de médicaments à cause d'une autre substance potentiellement cancérigène

Par Charlotte Arce

Ce jeudi, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé procéder à un nouveau rappel de médicaments à base de valsartan. En cause : la détection d’une deuxième substance probablement cancérogène. 

Moussa81/iStock

Le scandale sanitaire entourant depuis cet été le varsaltan n’en finit pas. Début juillet, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait annoncé le rappel de certains médicaments génériques à base de valsartan, utilisés pour stabiliser la tension artérielle et ainsi prévenir le risque d’AVC ou d’infarctus du myocarde.

Une deuxième substance potentiellement cancérogène détectée

En cause, selon l’Agence du médicament : la présence dans ces médicaments fabriqués par les laboratoires chinois Zhejiang Huahai Pharmaceuticals, Rundu Pharma et Tianyu Pharm, de traces de N-nitrosodimethylamine (NDMA), une substance potentiellement cancérogène.

Ce jeudi 29 novembre, un nouveau rappel a été émis à l’encontre des médicaments à base de varsaltan. L’ANSM justifie ce nouveau retrait des officines françaises par la "présence possible d’une autre impureté, la NDEA (N-nitrosodiéthylamine)", elle aussi "classée comme probablement cancérogène chez l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)".

Dans son communiqué, l’ANSM précise que cette deuxième substance indésirable "a été mise en évidence suite aux nombreuses investigations entreprises depuis le mois de juillet 2018 au niveau européen concernant le valsartan". D’autres États européens et au niveau international ont aussi procédé au rappel des médicaments concernés.

Un fort risque de rupture de stock

Cette mesure de précaution va être suivie d’un effet immédiat, prévient l’ANSM : celui de la rupture de stocks de médicaments à base de valsartan. En effet, en cumulant les deux rappels effectués par l’Agence du médicament, ce sont les trois-quarts des stocks produits par onze laboratoires pharmaceutiques (Arrow Génériques, Biogaran, Cristers, EG Labo, Evolupharm, Mylan, Ranbaxy, Sandoz, Teva, Zentiva et Zydus) qui disparaissent des officines.

Ce qui pourrait avoir des effets graves sur la santé des personnes suivant un traitement à base de valsartan. D’après l’ANSM, 1,2 à 1,5 million de patients suivent ce traitement en France.

"Le risque d’un arrêt brutal de traitement étant important (poussées hypertensives, décompensations cardiaques, accidents neurologiques), les patients ne doivent en aucun cas interrompre leur traitement sans avis médical", prévient Jean-Michel Race, l’un des directeurs des médicaments de l’ANSM.

Joint en juillet dernier par Pourquoi Docteur, le Pr Jean-Jacques Mourad (AP-HP), spécialiste de l’hypertension, tenait le même discours : "Il est crucial de ne pas arrêter son traitement. L’arrêt peut induire des complications importantes, comme des poussées d’insuffisance cardiaque ou une élévation de la pression artérielle, avec notamment une augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) à la clé."

L’Agence rappelle qu’il existe des alternatives à ces traitements retirés de la vente et recommande aux patients concernés de consulter sans délai leur médecin ou leur pharmacien.

Un numéro vert a par ailleurs été mis à disposition des patients et de leurs proches par l’ANSM : 0800 97 14 03. La liste des médicaments concernés par le retrait est aussi disponible.