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Journée mondiale de lutte contre le sida

Préservatifs : une marque française bientôt remboursée par la Sécurité sociale

Par Charlotte Arce

Invitée mardi 27 novembre sur France Inter, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a annoncé qu’une marque de préservatifs masculins sera remboursée par la Sécurité sociale sur prescription médicale dès le 10 décembre.

Rawpixel/iStock

Se faire prescrire une boîte de préservatifs par son médecin traitant et se la voir en partie remboursée par l’Assurance maladie : ce sera possible dès le 10 décembre prochain. Voici l’annonce qu’a faite Agnès Buzyn mardi 27 novembre.

Invitée de la matinale de France Inter, la ministre des Solidarités et de la Santé a fait savoir que la Haute Autorité de Santé (HAS) venait d’émettre un avis favorable pour le remboursement par l’Assurance maladie d’une marque de préservatifs masculins. Son objectif : renforcer la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST).

Renforcer la lutte contre les IST

Cette mesure, annoncée quatre jours avant la Journée mondiale de lutte contre le Sida qui se tiendra le 1er décembre, a été pensée pour renforcer la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et est complémentaire des 5 millions de préservatifs distribués chaque année gratuitement par les pouvoirs publics.

"C’est une chance de plus pour certains d’y accéder", estime Agnès Buzyn qui rappelle que le prix d’une boîte de préservatifs reste parfois trop élevé : en moyenne 16 euros pour une boîte de 40 préservatifs, soit environ 40 centimes l’unité.

Cette mesure vise particulièrement les adolescents. "Nous découvrons chaque année environ 6 000 nouvelles contaminations au VIH, notamment chez les jeunes. Ils utilisent souvent le préservatif pour leur premier rapport sexuel, mais pas dans les actes suivants" détaille la ministre de la Santé, qui estime qu’"acheter une boîte à 3, 4, 5 euros, ça a un coût pour un adolescent". Ces derniers pourront notamment se faire prescrire des préservatifs lors d’une consultation gratuite de prévention récemment créée à destination des 15-17 ans.

Une seule marque remboursée par la Sécurité sociale

Pour le moment, seule une marque de préservatifs est concernée par le remboursement : la marque Eden, commercialisée par le laboratoire français Majorelle, qui a été le premier à en faire la demande devant la Haute Autorité de Santé. "D’autres marques vont probablement aussi bénéficier d’un remboursement" estime un connaisseur du dossier interrogé par Le Parisien. Remboursée à un taux de 60%, la boîte de 6 préservatifs Eden est vendu à 1,30 euros TTC, celle de 12 préservatifs à 2,60 euros et celle de 24 à 5,20 euros. La différence pourra être prise en charge par certaines complémentaires santé.

Les associations satisfaites

Pour les associations luttant contre les infections sexuellement transmissibles, et notamment le VIH, l’annonce d’Agnès Buzyn va dans le bon sens. C’est une excellente décision, cela correspond à une de nos revendications historiques, se félicite dans Le Parisien Aurélien Beaucamp, président de l’association AIDES. "Mais il existe un bémol. Les gens doivent passer chez le médecin pour avoir leur ordonnance, et certaines populations plus marginales ne vont peut-être pas souhaiter y aller", précise-t-il.

Interrogé par Le Monde, Jacques Battistoni, le président de MG France, le premier syndicat de médecins généralistes estime que "cette possibilité de prescription est une bonne idée qui correspond à un certain nombre de situation pour des adolescents".

Actuellement, les 15-29 ans représentant 78% des infections à chlamydia, 65% des infections à gonocoque et 33% des cas de syphilis rapportés. Ils représentent aussi près d’un quart des près de 6000 nouveaux cas de séropositivité VIH découverts chaque année.