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Cancer du sein : allaiter est bon aussi pour la santé de la mère

Par Jean-Guillaume Bayard

On sait que privilégier l’allaitement pour son nouveau-né lui est bénéfique. Mais, les mamans ignorent souvent qu’allaiter est également bénéfique pour leur propre santé, et en particulier contre le cancer du sein, comme le révèle une nouvelle enquête. Une information essentielle pour Octobre Rose.

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Composé d’eau, de glucides, de lipides, de protéines, de sels et d’oligoéléments, le lait maternel contient les nutriments nécessaires à l’alimentation du nouveau-né durant les six premiers mois de sa vie. Il favorise le système immunitaire grâce aux nombreux anticorps qu’il contient et limite le risque de pathologies diverses. Il améliore même la flore intestinale pour le rendre plus résistant aux infections. 

Des études ont ainsi montré que les bébés allaités avaient un risque moins élevé d’otites, d’allergies, de diarrhées ou encore de gastro-entérites.

Seulement 16% des femmes informées

Mais l’enfant n’est pas le seul bénéficiaire de l’allaitement. Problème : trop peu de mamans en sont informées par leur médecin. Une nouvelle enquête, publiée dans le journal médical Breastfeeding Medicine, révèle que, bien que près de 60% des mères qui allaitent connaissent le lien entre l'allaitement et la réduction du risque de cancer du sein, seulement 16% affirment l'avoir appris d'un professionnel de santé.

"Ceci est préoccupant", a déclaré le chercheur principal de l'étude, Bhuvana Ramaswamy. Il estime que "les femmes devraient être informées que l'allaitement peut réduire le risque de cancer du sein et améliorer la santé de la mère".

20 000 cancers du sein évitables chaque année

Selon des estimations scientifiques, 20 000 cancers du sein pourraient être évités chaque année si les mères étaient plus nombreuses à travers le monde à allaiter. Chaque période d'allaitement de 12 mois diminuerait ainsi le risque de cancer du sein de 4,3 %.

Pour cette enquête, les chercheurs de l’Université d’Ohio State ont étudié 724 femmes ayant eu au moins un enfant. Parmi elles, 92% ont déclaré avoir allaité. Mais seulement une femme sur deux a déclaré être consciente du lien entre l'allaitement prolongé et la réduction du risque de cancer du sein avant de prendre la décision. Parmi celles qui n'ont pas allaité, 59% ont déclaré que la connaissance de cette réduction du risque aurait eu une incidence sur leur choix d’allaiter ou non !

Le devoir des médecins d’informer les patientes

"En tant que communauté médicale, nous avons le devoir de veiller à ce que nos patientes disposent de connaissances fiables", a déclaré Bhuvana Ramaswamy. "Lorsqu'elles proviennent d'un professionnel, les informations médicales ont beaucoup plus de chances d'influencer les choix des gens. S'agissant du cancer du sein en particulier, la prévention est le meilleur résultat." Surtout, cet allaitement a de meilleures chances de s'intégrer dans une meilleure pris en charge de la mère : apports nutritionnels riches en calcium et en vitamines...

Cette enquête s’intègre dans un projet plus important mené par les chercheurs de l’Université de l’Ohio sur les mécanismes spécifiques de l'allaitement maternel pour réduire le risque de cancer du sein chez la femme.