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Comment mieux vivre le décalage horaire ?

Par le Dr Jean-François Lemoine

De nombreux vacanciers vont découvrir les joies du décalage horaire. Positif dans le sens est-ouest. Pénible dans le sens inverse. Comment mieux le vivre ?

MimaCZ/IStock

Tous nos organes, toutes nos fonctions vitales ont un rythme dont la fréquence est différente. En effet, une équipe de chercheurs de l'Inserm, dirigée par Howard Cooper (Unité Inserm 1208 "Institut cellule souche et cerveau"), a récemment démontré dans une étude que les organes ne fonctionnent pas de la même façon selon le moment de la journée.

Ce n'est pas une horloge qui gère notre vie mais plutôt un ensemble de montres obéissant à une oscillation horaire, quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, voire même annuelle pour certaines fonctions. Toutes les fonctions essentielles de l’organisme sont synchronisées avec le temps par l’horloge circadienne du corps. Une petite zone au bas du cerveau près de la bouche nous rappelle de nous réveiller et d’aller nous coucher à des heures régulières chaque jour. Cette horloge interne est scientifiquement appelée le noyau suprachiasmatique ou NSC. Quand ce système est perturbé, par des horaires de travail décalés ou un voyage sur un autre continent par exemple, les 20 000 cellules nerveuses de cette zone peinent à ajuster le corps à un nouveau rythme.

On ne connait pas le nom du grand horloger, mais celui de l’une de ses assistantes, la mélatonine. La mélatonine est une hormone naturelle sécrétée par le cerveau lorsque la lumière baisse pour lui signaler qu’il est l’heure d’aller dormir. Elle permet au corps de s'orienter dans le temps, grâce notamment à l'alternance lumière/ obscurité qui déclenche sa sécrétion. 

Les effets protecteurs de la mélatonine

Dans le traitement du cancer du sein par exemple, on a constaté que son taux dans le sang des femmes américaines était inférieur à celui des femmes japonaises, celles-ci développant beaucoup moins de cancers du sein. Les hôtesses de l'air - qui, à cause de leurs voyages, ont des sécrétions de mélatonine anarchiques et donc un taux moindre - ont également deux fois plus de cancers de ce type que les femmes qui restent à Terre. Toutes les grandes fonctions biologiques, sont directement ou indirectement, contrôlées par ce système : les sécrétions hormonales, mais également le fonctionnement du cœur, de la digestion, de l’immunité, et bien évidemment du cerveau.

Comment mieux vivre le décalage horaire ?

Il est tout à fait possible de décaler progressivement votre horloge biologique (votre rythme et vos cycles de sommeil) quelques jours avant le départ, afin de ne pas l'imposer brutalement à votre organisme. Avancez, ou reculez (en fonction de votre destination) l'heure du déjeuner, du dîner puis du coucher. Vous pouvez également décaler l'heure de votre montre, afin qu'elle colle à votre nouveau rythme. Si vous suivez un traitement en revanche, parlez-en avec votre médecin.

Pendant le vol, pensez à vous hydratez régulièrement, mais évitez les sodas, le thé ou le café. Mangez léger. Dégourdissez-vous les jambes régulièrement. Si votre vol est long, optez pour des bas de contention afin de faciliter votre circulation sanguine. Si vous atterrissez très tôt le matin, reposez-vous, mais faites en sorte de profiter le plus possible de la lumière naturelle de la journée. Par exemple, ne vous couchez pas à 5h du matin pour vous lever à 14h.

Des biologistes américains ont réussi à mettre au point un outil contre le décalage horaire sur des souris en activant un sous-ensemble de neurones impliqué dans la mise en place des rythmes journaliers. Les résultats ont été publiés jeudi 12 juillet dans la revue scientifique Neuron.

Pour en savoir plus :  Troubles neurologiques du sommeil

"Les troubles neurologiques du sommeil" : une émission très pratique qui concerne l’exercice de tous les médecins. - Syndrome des jambes sans repos, somnambules et terreurs nocturnes, personnes âgées qui crient et tombent de leur lit, hypersomnie, apnée du sommeil, sans oublier deux sujets très médiatisés : l’influence des écrans, quels qu’ils soient (télé, ordinateur ou smartphone) sur la qualité du sommeil, et ce "syndrome de la tête qui explose" qui a fait la Une des médias la semaine dernière. Notre invitée est une grande spécialiste de ces troubles du sommeil méconnus mais répandus ! Isabelle Arnulf est en effet professeur et cheffe de service d’exploration des troubles du sommeil, à la Pitié-Salpêtrière à Paris.

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