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Cancer : pourquoi les hôtesses de l'air et les stewarts sont-ils plus exposés que le reste de la population ?

Les membres d'équipage d'un avion sont plus exposés au risque de développer un cancer que la population générale, selon une récente étude américaine. 

Cancer : pourquoi les hôtesses de l'air et les stewarts sont-ils plus exposés que le reste de la population ? agosta /iStock




Les personnels de bord des avions seraient plus à risque de développer un cancer que le reste de la population générale, selon une étude* publiée ce mardi dans la revue Environmental Health. Les chercheurs de l'école de santé publique américaine Harvard T. H. Chan ont mené leur recherche sur 5366 agents de bord (31% avaient entre 18 et 39 ans, 50% entre 40 et 59 ans et 20% plus de 60 ans) et découvert qu'un cancer avait déjà été diagnostiqué chez plus de 15% d'entre eux. 

5 années de vol associées au cancer du sein

Globalement, la fréquence de tous les cancers pris en compte dans cette étude était plus élevée chez les membres d'équipage que dans la population générale, à commencer par le cancer du sein (3,4% parmi les personnels de bord contre 2,3% dans la population générale), le cancer de l'utérus (0,15% contre 0,13%), du col (1,0% contre 0,70%) ou encore les cancers gastro-intestinaux (0,47% contre 0,27%) et de la thyroïde (0,67% contre 0,56%). Plus grave, l'étude a permis d'établir un lien entre cinq années passées à travailler à bord et le risque de développer un cancer de la peau (autre que le mélanome) chez les femmes. La durée de travail en vol serait également associée à un risque plus élevé de développer un cancer du sein chez les femmes n'ayant jamais eu d'enfants et celles en ayant eu trois ou plus. 

Difficile d'expliquer ces résultats avec certitude. "Nous avons été surpris de reproduire une découverte récente selon laquelle l'exposition au travail en tant qu'hôtesse de l'air était exclusivement liée au cancer du sein chez les femmes de trois enfants ou plus", commente auprès de la revue Irina Mordukhovich, co-auteure de l'étude. Selon elle, "cela peut être dû à une combinaison de sources de perturbation du rythme circadien (rythme biologique sur 24h) - comme la privation de sommeil et des horaires irréguliers - à la fois à la maison et au travail". 

Mélanome et autres cancers de la peau

Chez les hommes, le constat est aussi alarmant : les stewards ont présenté des taux plus élevés de mélanome (1,2% chez les personnels de bord contre 0,69% de la population générale) et d'autres cancers de la peau (3,2% contre 2,9%), en particulier lorsqu'ils avaient été exposés au tabagisme passif.

"Malgré les faibles niveaux de tabagisme et d'obésité indiquant des comportements favorables pour la santé, nous signalons que les agents de bord ont des risques plus élevés de développer un cancer, en particulier un cancer du sein, un mélanome et autres cancers de la peau", ont conclu les chercheurs. "Notre étude est la première à rapporter un taux élevé de cancer de la peau non-mélanome chez une cohorte d'agents de bord américains (conformément aux études européennes)". Aucun élément ne permet cependant de savoir ce qui, à bord de l'avion, ou dans le rythme de vie de ces personnes, favorise le développement de cancer. 

*"Plus de 80% de notre cohorte étaient des femmes, comme prévu dans cette profession féminisée, et 8% ont déclaré être des fumeurs actifs", précisent les auteurs.

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