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Qualité des soins : le système se dégrade selon les médecins et les infirmiers

Par Mathilde Debry

Pour 88 % des répondants à une étude exclusive 360 medics/Egora, la qualité des soins s’est dégradée au cours des cinq dernières années.

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6,3/10 et 5,1/10, telles sont les notes que délivrent, respectivement, les médecins et infirmiers en exercice à la qualité générale des soins en France. En Centre Val-de-Loire, elle atteint son plus bas score, avec un résultat de 5,1.

77 % relèvent une baisse de la qualité des soins

Pour 88 % des répondants, la qualité des soins s’est d’ailleurs dégradée au cours des cinq dernières années (ils ne sont que 6 % à considérer qu’elle s’est améliorée). Chez les médecins, la perception est très négative : 77 % relèvent une baisse de la qualité des soins. Les infirmiers sont encore plus tranchés : alors qu’aucun ne remarque de progrès, 92 % déplorent une détérioration. En régions, le constat est particulièrement sans appel en Occitanie, Pays de la Loire, Centre Val de Loire et Bretagne, où 9 médecins et infirmiers sur 10 notent une dégradation.

Selon les répondants, la détérioration continue de la qualité des soins ces dernières années s’explique essentiellement par la surcharge de travail et/ou le manque de personnel auquel est confronté le monde médical. Ce constat est commun à l’ensemble des médecins et infirmiers, quels que soient le mode d’exercice (en ville, à l’hôpital…) ou la région, mais est encore plus marqué pour ceux exerçant à l’hôpital. Preuve d’un certain épuisement avant même d’entrer réellement en exercice, les étudiants attribuent également une valeur particulièrement importante à ce facteur.

Un engagement personnel accru

À l’échelle individuelle, cette constatation se retrouve : ce sont  les conditions matérielles de travail qui sont considérées comme étant les plus responsables de la dégradation de la qualité des soins. C’est en particulier le cas selon les infirmiers, et notamment des infirmiers hospitaliers.

Parallèlement et inversement à la dégradation de la qualité des soins, 79 % des médecins et 74 % des infirmiers relatent un engagement personnel accru de leur part. Ils ne sont que 10 % et 14 % à faire preuve de démotivation avec moins d’engagement personnel. Ainsi, et tout particulièrement en Corse, Bretagne, Hauts-de-France, Pays de la Loire et Normandie (plus de 8 personnes sur 10), ils considèrent que la dégradation de la qualité des soins engendre davantage d’investissement personnel.

88 % de patients satisfaits

De l’autre côté du miroir, les Français ont en revanche et en grande majorité une opinion très favorable de leurs médecins, selon une nouvelle étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques). Plus de huit patients sur dix se déclarent satisfaits de la qualité des soins offerts par les médecins généralistes français (88%). Il en est de même pour le niveau d’information donné par leur généraliste sur leur état de santé (87%) et pour le temps qu’il leur accorde lorsqu’ils vont le voir (84%).

Le point qui fâche relève finalement plus de l’accessibilité aux soins : 29% des Français pensent ainsi qu’à proximité de chez eux, il n’y a pas assez de médecins généralistes. 47% des Français partagent cette idée à propos des médecins spécialistes. Plus précisément, d’après eux, ce sont d’abord les ophtalmologues (pour un quart des Français) et ensuite les médecins généralistes (pour 18%) dont il faudrait favoriser en priorité l’installation près de chez eux. Parmi les 20% de Français qui déclarent manquer de généralistes et de spécialistes, quatre sur dix souhaitent en priorité l’installation de généralistes, et les chiffres leur donnent raison.