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Découverte scientifique

Alzheimer : les premières lésions visibles dans le cerveau dès 40 ans

Par Mégane Fleury

La connaissance de la maladie d’Alzheimer progresse. Des chercheurs américains ont identifié un mécanisme de déclenchement de la maladie. Il serait lié à des dégradations sur certaines cellules du cerveau, qui seraient visibles dès 40 ans. Ce sont des cellules qui sont considérées comme des cellules de soutien des neurones.

lightsource/epictura

65,7 millions de personnes devraient être atteintes d’Alzheimer ou de démence en 2030, contre 35,6 millions aujourd’hui d’après l’association Alzheimer’s Disease International. Comprendre le fonctionnement de la maladie et comment la prévenir est un enjeu médical majeur.
Des chercheurs de l’université de Caroline du Sud à Los Angeles ont identifié un processus qui serait lié au déclenchement de la maladie. Des cellules considérée comme des cellules de soutien des neurones, les "péricytes" seraient altérées dans le cerveau bien avant l'apparition de la perte en neurone, et ce dès l’âge de 40 ans. Ces anomalies des cellules péricytaires seraient impliqués dans les processus initiaux de la maladie d’Alzheimer. Ces résultas sont publiés dans la revue de référence, Nature Medicine.

Une dégradation de la matière blanche

La maladie d’Alzheimer est associée à une dégradation de la matière blanche. Ce sont les tissus cérébraux qui contiennent des fibres nerveuses (alors que la matière grise contient surtout les corps des cellules nerveuses). Les fibres nerveuses, ou axones, permettent de transmettre des signaux depuis les neurones jusqu’à d’autres neurones ou d'autres parties du corps. Ces fibres abîmées sont responsables de la maladie et des symptômes qui y sont liés : trouble de la mémoire, de la pensée et de l’équilibre. 

Le rôle des péricytes

Les péricytes sont les cellules qui entourent les capillaires, ces petits vaisseaux sanguins, qui apportent les nutriments et l'oxygène avec le sang. Les scientifiques ont mené des recherches sur les cerveaux de personnes décédées, atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles avaient 50% de péricytes en moins par rapport à des cerveaux sains. Par contre, la concentration en fibrinogène était trois fois supérieure à la normale dans la matière blanche. Le fibrinogène est un composé présent dans le sang, qui aide à la cicatrisation.
Les recherches sur des souris ont montré que les altérations du fonctionnement des péricytes perturberaient la microcirculation dans la substance blanche, ce qui provoquerait la perte de la myéline, puis des axones et des oligodendrocytes dans la substance blanche. 

Réduire le niveau de fibrinogène

Les scientifiques sont parvenus à réparer les dommages de la maladie sur le cerveau de rongeurs déficients en péricytes. Ils ont abouti à une réduction du taux de fibrinogène, ce qui a permis de restaurer le volume de la matière blanche de 90% et les connexions de celle-ci de 80%. Des résultats prometteurs pour la recherche médicale. Aujourd’hui, aucun traitement ne permet de guérir la maladie d'Alzheimer.