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Psychotropes, drogues…

La majorité des actifs se dope pour mieux travailler

Par Mégane Fleury

Du tabac au cannabis en passant par les psychotropes et la cocaïne, la majorité des actifs prend des substances pour mieux travailler, ou mieux supporter son travail. Un phénomène croissant qui inquiète les professionnels.

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Supporter la pression, le rythme, calmer son stress ou simplement dormir, pour toutes ces raisons, de nombreux français actifs utilisent des substances psychotropes ou des drogues à cause de leur travail. D’après la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), cela concernerait vingt millions d’actifs, en poste ou en recherche d’emploi, sur les 29 millions d’actifs en France.
Plusieurs chercheurs et spécialistes sont inquiets de l’ampleur de ce phénomène. Lundi et mardi, nombre d’entre eux seront réunis à Montrouge (Hauts-de-Seine) pour un congrès intitulé : « Liens entre le travail et les usages de psychotropes : si on en parlait ? ».

Agir, une urgence selon les professionnels

« De plus en plus d'actifs ont une utilisation de différents produits, soit pour tenir, soit pour dormir ou récupérer, soit pour se construire une identité professionnelle. Il ne s'agit pas de consommation pour se mettre en marge, mais pour rester dans le match », explique Gladys Lutz, présidente de l'association Addictologie et Travail (Additra), qui organise le congrès. « La question du lien entre organisation du travail et consommation de psychotropes ne s’est pas posée ». Alors même qu’il y a urgence à changer d’approche selon elle.

La France est à la fois l’un des pays à la meilleure productivité horaire dans le monde, et dans le même temps, l’un des plus gros consommateurs de médicaments psychotropes. Selon l’agence nationale pour la sécurité du médicament et des produits de santé, en 2013, 740 millions de boîtes d’analgésiques et 164 millions de boîtes de psycholeptiques (somnifères, régulateurs de l’humeur) ont été vendus dans les pharmacies françaises.