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Epidémie à Antananarivo

Madagascar : la peste a tué dix personnes

Par Julie Levallois

A Madagascar, le ministère de la Santé publique lance une campagne de désinfection et de désinsectisation.

mihtiander/epictura

L’épidémie de peste à Madagascar continue sa triste affaire. Au dernier bilan, la maladie a tué 10 personnes et en a infecté 50 autres. La capitale, Antananarivo, n’est pas épargnée. Face au phénomène, le ministère de la Santé publique a annoncé le lancement d’une campagne de désinfection et de désinsectisation.

La majorité des cas se situent dans l’agglomération entourant Antananarivo, mais le centre de l’île est lui aussi touché par une hausse des cas. Selon la BBC Afrique, une quinzaine de décès et plus de cent cas suspects auraient été dénombrés. Des chiffres que ne confirme pas le ministère.

Dans un communiqué, le gouvernement appelle la population à rester attentive aux signes d’une infection par la peste. Les symptômes les plus courants sont une fièvre brutale accompagnée de toux sanglante, de douleurs thoraciques et d’une forte fatigue. Un gonflement des ganglions lymphatiques au niveau de l’aine, du cou et des aisselles peut aussi survenir.

Ce type d’épidémie est malheureusement habituel à Madagascar. La peste y est si répandue que le terme de « saison pesteuse » est apparu. Elle a commencé en juillet 2017. Une saison durant laquelle les habitants sont invités à limiter la prolifération des rats.

40 000 cas en 15 ans

Les rats sont, en effet, le principal mode de transmission de la peste. La bactérie qui la cause, Yersinia pestis, est inoculée par la piqûre de puces infectées après s’être nourries sur un rat. La contagion peut aussi s’effectuer par un contact direct avec les tissus infectés ou – plus rarement – par l’inhalation d’aérosols de personnes ou d’animaux contaminés.

Le ministère malgache de la Santé publique rappelle aussi l’importance de consulter un professionnel de santé au moindre symptôme. De fait, les antibiotiques ne sont efficaces que si le diagnostic est posé suffisamment tôt. Et en l’absence de traitement, l’infection est souvent mortelle.

Comme le rappelle l’Institut Pasteur, « dans 20 à 40 % des cas, le bubon suppure et le malade guérit après un temps de convalescence assez long. Sinon, la maladie évolue vers une septicémie, très rapidement mortelle. »

Encore fréquente dans certains pays, la peste a considérablement reculé sur la planète. En l’espace de 15 ans, quelque 40 000 cas ont été signalés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Loin des millions de morts causés par la tristement célèbre Peste Noire en Europe.