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Dans la Vienne

Tuberculose : le dépistage étendu à 800 personnes

Par Jonathan Herchkovitch

Les élèves et enseignants de toutes les écoles fréquentées par l’enseignante à l’origine de l’épidémie qui s’étend dans le Châtelleraudais seront testés.

Remains/Epictura
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L’inquiétude autour de la tuberculose n’est pas retombée dans la Vienne. L’Agence régionale de santé (ARS) avait signifié en début d’été que le dépistage pouvait reprendre à la rentrée, selon les résultats des deux premières campagnes menées dans 7 écoles de la région de Châtellerault en mai et juillet derniers, fréquentées par une enseignante, patiente zéro de la contagion.

Les premiers dépistages avaient été lancés à la suite du décès d’un enfant de 5 ans, Tom, au CHU de Poitiers, fin avril dernier. Il avait succombé à une méningo-encéphalite d’origine tuberculeuse.

L’ARS a confirmé ce mardi l’extension de la surveillance. Des stagiaires de l’IUFM (1) qui sont entrés en contact avec l’enseignante seront testés. Ce sont désormais tous les établissements dans lesquels elle a exercé depuis septembre 2015 qui seront inclus.

Six personnes touchées 

Une deuxième phase est ainsi organisée dans les écoles de Châtellerault (Herriot, Léo Lagrange, Matisse, Lakanal, Targé), de Leigné-les-Bois et de Naintré. « Des campagnes vont également être déployées dans 8 nouvelles écoles et 11 nouvelles classes du Châtelleraudais, dans lesquelles l’enseignante, suivie pour une tuberculose, a effectué des remplacements à compter de septembre 2016. »

Les résultats de la première campagne de dépistage ont incité l’agence sanitaire à renforcer le dispositif, en accord avec le ministère de la Santé. Ils ont révélé des symptômes de tuberculose chez quatre enfants, et deux cas d’infection tuberculeuse latente chez une enseignante en août, et chez un enfant début septembre. Ils ne sont ni malades, ni contagieux, mais pourraient le devenir.

L’ARS pointée du doigt

Les parents d’élèves sont remontés contre l’ARS, qu’ils accusent d’avoir laissé traîner la situation. « Après le décès de Tom, nous étions partis sur l'hypothèse d'un risque de contagion faible, s’est défendue l’agence de santé. C'est pour cela que nous avions limité les dépistages. »

« Après avoir sous-évalué le cercle des élèves et des parents qui devaient être soumis au dépistage, l'ARS a reconnu publiquement que la demande des parents d'élèves d'un contrôle systématique, dès le mois de mai, était fondée, a pesté une association de parents d’élèves. Elle indique même maintenant qu'il est nécessaire. »

« Tous les moyens nécessaires ont été mis en place et restent disponibles pour mener à bien l’ensemble les phases de dépistage », souligne de son côté l’ARS. Au total, 800 personnes devraient subir les tests.

5 000 cas par an

La tuberculose est une maladie contagieuse qui se transmet par voie aérienne, parfois une simple toux ou un éternuement. Elle se manifeste par des symptômes respiratoires, ainsi que de la fièvre, des sueurs, un amaigrissement. Elle se soigne avec des antibiotiques.

La vaccination contre la tuberculose (BCG) n’est plus obligatoire en France depuis dix ans. Elle est seulement conseillée pour des personnes à risque, notamment celles en contact avec des populations en provenance de pays où les cas de tuberculose sont nombreux. Elle est proposée à tous les enfants qui auraient pu entrer en contact avec les trois enfants ou l’enseignante.

En France, près de 5 000 cas de tuberculose sont déclarés chaque année, faisant près de 400 morts. Un chiffre en baisse quasi constante depuis 2000.


Cas de tuberculose en France 2000-2015 (Source : InVS)

 

(1) Institut universitaire de formation des maîtres