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Unicef

Yemen : l’épidémie de choléra amorce un recul

Par Jonathan Herchkovitch

Le nombre de cas hebdomadaires est en baisse, d’après l’Unicef. L’épidémie semble être sur le déclin, mais est loin d'être terminée.

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Plus de 550 000 personnes touchées et plus de 2 000 morts. Le bilan de l’épidémie de choléra qui touche de plein fouet le Yemen depuis la fin du mois d’avril est dramatique. C’est la plus importante jamais recensée, depuis le début de la surveillance de la maladie en 1949.

Mais une éclaircie se fait sentir. Dans un communiqué paru ce lundi, l’Unicef annonce un affaiblissement de l’épidémie. « Grâce à une mobilisation sans précédent des travailleurs locaux, et à l’aide des ONG et des organisations onusiennes, le nombre de rapports de nouveaux cas est en baisse d’un tiers depuis la fin du mois de juin ».

Les hôpitaux débordés

Ces efforts pour soigner les malades et améliorer les conditions sanitaires d’accès à l’eau potable aident à ralentir la propagation de la maladie, d’après l’organisation onusienne. Le traitement du choléra n’est pourtant, en principe, pas compliqué : assainissement de l’eau potable au chlore pour prévenir la contamination, et antibiotiques et réhydratation pour les personnes infectées. Mais l’ampleur de l’épidémie a surpris.

« Nous avons eu du mal à gérer le nombre de patients qui ont afflué, et dont la plupart étaient en mauvais état, a reconnu le Dr Nahia Arishi, à la tête du centre de traitement du choléra à l’hôpital Alsadaqah d’Aden, au sud du pays. L’hôpital est bondé, et nous manquons de lits comme de médicaments essentiels. Mais je ne peux pas fermer les portes et refuser les enfants simplement parce que nous ne disposons pas de suffisamment de lits. » La moitié des cas seraient en effet enregistrés chez des enfants.

La malnutrition favorise la maladie

Malgré les chiffres encourageants, l’épidémie n’est pas terminée. La situation politique du pays, en proie à la guerre civile, l’entretient : le personnel chargé de l’entretien des réseaux d’eau potable n’est plus payé depuis plus d’un an, la moitié des centres médicaux du pays sont fermés.

« Quinze millions de personnes sont ainsi coupées de l’approvisionnement en eau potable et d’un accès aux soins médicaux de base, souligne l’Unicef. Le pays reste en proie à la famine, avec 385 000 enfants souffrant de malnutrition sévère. Ce qui augmente leur risque de contracter une diarrhée aigüe, ou le choléra. »

800 000 cas attendus

Une étude de l’université d’Hokkaïdo (Japon) parue le 25 août dernier prédit une diminution rapide de l’activité cholérique dans les semaines à venir. Leur modèle mathématique a montré que le pic épidémique avait été atteint la première semaine de juillet.

Selon leurs projections, à terme, le choléra devrait avoir infecté près de 800 000 personnes, bien loin des 250 000 attendues par l’OMS en mai dernier. Avec un taux de létalité estimé à 0,4 % des cas, le nombre de morts pourrait s’élever à plus de 3 000.