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Deux millions de personnes suivies

Les ados en surpoids sont à risque d'arythmie cardiaque

Par Julie Levallois

Les adolescents en surpoids sont plus à risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ceux dont l'IMC est supérieur à 22 sont aussi touchés.

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17 % des enfants et adolescents français sont en surpoids ou obèses. Une statistique qui inquiète les autorités sanitaires. L’alarme est d’autant plus justifiée que, selon une étude israélienne, la surcharge pondérale précoce est associée à un risque élevé de pathologies cardiaques. Il est particulièrement marqué dans le cas des affections plus rares, précise l’étude parue dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.

Cette étude s’appuie sur un suivi solide : de 1967 à nos jours, plus de 2 millions d’adolescents ont été régulièrement évalués par l’équipe du Centre médical Sheba (Israël). Au cours de cette période, plus de 32 000 décès ont été constatés. 3 100 d’entre eux étaient liés à des causes cardiovasculaires. Et les volontaires qui étaient en surpoids ou obèses à l’adolescence sont bien plus à risque.

Un risque graduel

Les jeunes en surpoids sont plus exposés à des maladies coronariennes et des AVC à l’âge adulte. Plusieurs études l’ont montré, et celle-ci le confirme. Mais les observations ciblant des pathologies moins fréquentes, comme les arythmies cardiaques ou les artériopathies, sont plus alarmantes.

Par rapport aux participants dont le poids était normal à l’adolescence, ceux souffrant d’une surcharge pondérale sont quatre à huit fois plus à risque de développer une cardiopathie hypertensive. De même, la probabilité de contracter une cardiomyopathie ou une insuffisance cardiaque est quadruplée, voire quintuplée, par rapport aux personnes de poids sain.

Dans deux pathologies, le risque augmente graduellement avec les points d’IMC. A partir de 22 kg/m2, la probabilité de développer une artériopathie ou une cardiopathie hypertensive augmente de 9 et 16 %.



La question de l’IMC normal

Mais cette étude révèle un phénomène plus alarmant : même lorsque l’IMC est considéré comme sain – donc inférieur à 25 – un risque peut exister. Entre 22 et 25, les adolescents sont plus exposés à ces pathologies cardiovasculaires.
Et cela pourrait expliquer un phénomène étonnant, selon le principal auteur de ces travaux. « Si la mortalité par maladie coronarienne et AVC chez les adultes de moins de 50 ans a reculé au cours des 20 dernières années, la mortalité liée aux autres pathologies a augmenté », explique Gilad Twig. Or, la fourchette de l’IMC normal est relativement large : elle varie de 18 à 25.

Et des recherches précédentes l’ont montré, l’état de santé des personnes peut fortement évoluer entre ces deux extrêmes. L’une d’entre elles a même suggéré que l’IMC idéal devait être fixé à 24.