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New England Journal of Medicine

Cigarette électronique : la France se protège des incidents

Par Audrey Vaugrente

Les e-cigarettes peuvent exploser. A Seattle, 15 personnes ont été hospitalisées en un an. Des cas rares mais qui appellent à un cadre plus strict.

librakv/epictura

Attention, objet explosif ! Les combustions d’e-cigarette sont rares, mais elles se font plus fréquentes. Une équipe de l’université de Washington tire la sonnette d’alarme dans le New England Journal of Medicine. En l’espace d’un an, son centre médical a admis 15 personnes blessées après l’explosion de leur cigarette électronique. La tendance est à la hausse, à en croire les spécialistes. Les blessures, elles, peuvent être très sérieuses.

Visage, mains, entrejambe…

6 millions de personnes sont adeptes de la vape en Europe. L’effet de mode n’a pas épargné les Etats-Unis. Ces vapoteurs seraient-ils victimes de ce succès ? C’est en tout cas ce qui est à craindre au vu des données rapportées par l’université de Washington. Tous les dispositifs mis en cause partagent la même anatomie : un générateur d’aérosol, une batterie et un volume de stockage de l’e-liquide.
C’est bien la batterie qui pose problème, plus précisément ses composants en lithium. « De nombreux utilisateurs ne comprennent pas le risque d’emballement thermique, durant lequel la surchauffe de la batterie interne provoque un incendie ou une explosion », expliquent les auteurs. Les chiffres du département américain des incendies (USFA) le confirment : dans 80 % des cas, c’est son chargement excessif qui entre en cause.

Les incidents restent peu fréquents. Sur le territoire américain, 25 blessures ont été dénombrées entre 2009 et 2014. Sur la seule année 2015, dans le centre médical de l'université de Washington, 15 patients ont été reçus. L'évolution semble donc marquée. Les atteintes reflètent bien l’usage du dispositif : visage et mains sont régulièrement attaqués, ainsi que la jambe ou l’entrejambe, où l’e-cigarette est souvent conservée. Les conséquences restent tout de même inquiétantes.
Des brûlures surviennent à chaque fois, soit à cause des flammes soit des produits chimiques. Mais l’explosion elle-même peut provoquer des lésions. Pire : certains patients doivent subir une greffe de peau ou sont « tatoués » à vie par l’encre présente dans les appareils.



Une norme française

Des cas plus spectaculaires ont été rapportés par les médias. Un homme de 21 ans a eu deux tendons sectionnés par l’explosion causée par une batterie défectueuse. Au Royaume-Uni, un décès est survenu parmi une centaine de départs d’incendies. De quoi refroidir les compagnies aériennes les plus téméraires. Désormais, l’usage des cigarettes électroniques est interdit dans de nombreuses cabines et elles ne peuvent pas être stockées en soute à cause des variations de température et de pression.

La France semble relativement épargnée par ces incidents explosifs. La régulation AFNOR est sans doute à saluer. Adoptée en avril 2015, elle a pour objectif de prévenir les risques de surchauffe de la batterie. Les dispositifs proposés à la vente ne doivent pas exposer à des coupures, blessures ou brûlures. Bannies désormais, les substances allergisantes, toxiques ou irritantes. Les auteurs de cette communication appellent justement de leurs vœux une régulation plus stricte des e-cigarettes, et plus particulièrement des batteries. L’USFA recommande de mettre au point d’autres modes de chargement.