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Malformation congénitale

Zika : un premier cas de microcéphalie à Hawaii

Par Anne-Laure Lebrun

Un cas de microcéphalie a été confirmé à Hawaii. C'est la première fois qu'un nourrisson, né sur le sol américain, présente cette malformation congénitale liée à Zika.

Felipe Dana/AP/SIPA
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La menace du virus Zika plane un peu plus chaque jour sur les Etats-Unis. Ce week-end, les autorités sanitaires du pays ont confirmé qu’un bébé atteint de microcéphalie – une malformation congénitale qui serait liée à Zika – est né vendredi à Hawaii. Ce premier cas de microcéphalie intervient quelques jours après le premier cas importé de fièvre Zika au Texas. La ressortissante américaine avait été infectée lors d’un voyage au Salvador.

Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont indiqué que l’enfant né à l’hôpital d’Oahu, à une trentaine de kilomètres au nord d’Honolulu, a été infecté par le virus Zika au cours de la grossesse.

Selon les autorités, cette contamination aurait eu lieu en mai dernier lorsque la mère vivait au Brésil. C’est à cette même période que le virus Zika, transmis par le moustique Aedes aegypti, s’est propagé dans ce pays d’Amérique latine. En 9 mois, entre 440 000 à 1 300 000 cas suspects ont été rapportés par les autorités de santé brésiliennes. Et alors que l’on pensait que l’infection par ce virus était bénigne, plus de 3 000 bébés sont nés atteints de microcéphalie contre 150 les années précédentes. Cette malformation, responsable d'un retard mental irréversible, pourrait être liée au virus.


Reporter les voyages dans les zones à risques

« Ce cas souligne l’importance des recommandations aux voyageurs émises par les CDC », a relevé le Dr Sarah Park, épidémiologiste à Hawaii. Vendredi 15 janvier, les autorités ont en effet vivement conseillé aux femmes enceintes de repousser leurs déplacements vers la dizaine de pays touchés par le virus Zika (1). Elles ont également exhorté tous les voyageurs à se protéger des piqûres de moustiques via l'utilisation de répulsif, le port de vêtements longs et l’installation de moustiquaires.

Depuis le début de l’épidémie, des spécialistes alertent sur la capacité de ce virus à se propager rapidement. Dans un article paru ce lundi 18 janvier 2016, Pourquoidocteur rapportait les travaux d’une équipe internationale de chercheurs estimant que 60 % des Américains, Argentins et Italiens vivent dans des zones favorables à sa transmission. 

En outre, dans un avis publié en juillet dernier, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a estimé que « les conditions pour une transmission autochtone du virus Zika sont réunies dans les départements français d’Amérique ». Les 47 cas autochtones confirmés en Martinique le prouvent. Et avec plus de 2,5 millions de passagers aériens entre la France et ces départements d’Outre mer auxquels s’ajoute la présence du moustique tigre dans 30 départements français, le risque de transmission en métropole est « réel ».


(1) Brésil, Barbade, Colombie, Equateur, Guyane, Guatemala, Haïti, Honduras, Martinique, Mexico, Panama, Paraguay, Salvador, Saint Martin, Surinam, Vénezuela et Puerto Rico.