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Rapport de l'Anses

Pollution : des taux élevés dans les couloirs des métros français

Par la rédaction avec Hugo Septier

Des relevés réalisés dans plusieurs villes de France le montrent : l'exposition aux particules fines est importante dans les métros. Une situation à risques pour ceux qui y travaillent.

JAUBERT/SIPA

Une étude menée à la demande de la RATP et rendue publique en mai dernier avait déjà alerté sur les taux de particules fines présentes dans le métro. Mais Paris n'est pas une exception : selon un rapport Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) rendu ce jeudi, la situation est similaire à Lille, Lyon, Rennes et Marseille, ainsi que dans les couloirs du RER francilien. 
Ce sont en particulier les taux de particules fines PM10 qui inquiètent. Les concentrations relevées dans les enceintes des transports ferroviaires souterrains seraient comparables à celles auxquelles les riverains du périphérique parisien doivent quotidiennement faire face. L’Anses alerte en particulier sur effets de cette pollution chimique de l'air ambiant pour les employés des sociétés de transport, mais aussi toutes les autres personnes (vendeurs, kiosquiers...) qui travaillent dans les stations de métro ou de RER.


Les systèmes de freinage en cause

Selon les premières conclusions de cette enquête, il y a bien un risque d’existence de troubles respiratoires (asthme, bronchite chronique…) et cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, hypertenstion…) chez ces employés. Comme le montrent les conclusions de ces travaux, les taux de particules fines sont bien plus élevés dans le métro que dans la rue ou dans un logement (en particulier au niveau des particules PM10 et PM2,5, qui ont la capacité de pénétrer les poumons).
Ces particules sont chargées en métaux lourds (en particulier fer et carbone) particulièrement toxiques pour l’organisme humain. Ces dernières, comme le rappelle le quotidien Le Parisien, proviennent en grande majorité des anciens systèmes de freinage des trains, qui provoquent l’apparition d’une poussière métallique invisible à l’œil nu.

Les employés, qu’ils soient conducteurs de rames ou vendeurs en boutiques, sont en première ligne de cette forte exposition. Mais les plus à risques restent les agents préposés à la restauration des voies, exposés en permanence aux émissions de motrices diesel. Pour les protéger, l’Anses explique qu’il est important de rénover les systèmes d’aération des stations et des souterrains afin que l’air soit renouvelé plus souvent. Ils estiment aussi qu’un contrôle plus systématique et strict de l’air serait une bonne chose.

Depuis quelques années, la RATP a mis en place une opération de rajeunissement de ses lignes parisiennes, avec l’apparition de nouveaux trains, plus modernes, au système de freinage moins polluant. Si ces travaux sont certes un investissement à long terme, ils semblent malgré tout obligatoires afin de préserver la bonne santé et des employés, et des centaines de milliers de voyageurs qui empruntent quotidiennement le métro parisien.