La lutte contre la grippe aviaire prend un nouveau tournant ce lundi. Un arrêté publié au Journal Officiel en février prévoit en effet un vide sanitaire dans toutes les exploitations de volailles, commerciales ou non de la zone de restriction (1). Il commence donc ce 18 avril et durera un mois (jusqu'au 16 mai). Le ministère de l’Agriculture ajoute, par ailleurs, que tous les bâtiments ayant détenus des palmipèdes devront être désinfectés et maintenus vides pendant au moins 21 jours, cela dans 18 départements du Sud-Ouest, au total.
Puis la zone de restriction sera levée « à l’issue d'un programme de dépistage national débutant à partir du 2 mai 2016 […] s'il démontre l'absence de circulation virale ». Ces mesures devraient permettre de relancer la filière dans des élevages assainis, pense le gouvernement.
Une perte financière colossale
Mais l’éradication de la grippe aviaire ne s’arrête pas là pour le ministère. Dans un second arrêté, il met en place des mesures de biosécurité applicables dans toutes les exploitations françaises. Celles-ci doivent « empêcher l'introduction dans les exploitations de volailles du virus de l'influenza aviaire et limiter le risque de diffusion à l'intérieur des exploitations et vers d'autres exploitations ». Objectif : ne pas assister une nouvelle fois à une telle épizootie.
Pour l'atteindre, des investissements, notamment pour rénover les bâtiments, seront indispensables. Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras estime avoir besoin de 200 millions d'euros pour les mettre en application, et a déjà prévenu que ces mesures impacteront sa production.
En réponse, le ministère a annoncé en mars qu'il réservait aux producteurs de palmipèdes 110 des 130 millions annoncés pour l'ensemble de la filière.
A l'heure actuelle, 76 foyers de grippe aviaire hautement pathogène pour les volailles ont déjà été décelés dans 8 départements du Sud-Ouest. Le virus a affecté aussi bien des poulets que des pintades, des oies, des canards ou des chapons
(1) Les départements inclus dans la zone de restriction sont les Pyrénées Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, l'Ariège, la Haute-Garonne, le Gers, les Landes, la Gironde, le Lot et Garonne, le Tarn et Garonne, le Tarn, l'Aveyron, le Lot, la Dordogne, la Corrèze et la Haute-Vienne, et une partie du Cantal et de l’Aude.
