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Toxoplasmose

Toxoplasmose : des précautions en cas de grossesse ou d'immunodépression

La toxoplasmose est une infection liée à un parasite : Toxoplasma gondii. Elle peut s’attraper lors du contact avec un chat porteur du parasite ou en consommant des aliments contaminés (viande pas assez cuite, fruits et légumes crus mal lavés). Le plus souvent bénigne, la gravité de cette infection tient à sa survenue chez une femme enceinte (risque de contamination du fœtus) ou une personne immunodéprimée.

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Des mots pour les maux

La toxoplasmose est une maladie infectieuse due à un parasite Toxoplasma gondii, on parle donc de « parasitose ».
Elle fait partie de la famille des « zoonoses » car c'est une maladie que les animaux transmettent à l'homme.
Lorsqu'une femme enceinte contracte la maladie pendant la grossesse et qu'elle le transmet à son enfant, on emploie le terme de « toxoplasmose congénitale ».
L'immunodépression est un affaiblissement du système immunitaire, le système de défense du corps humain. Elle a de multiples causes. Dans le cas de la toxoplasmose, les personnes immunodéprimées à risque sont les personnes porteuses du VIH, ainsi que celles ayant eu une transplantation d'organe ou une greffe de cellules souches hématopoïétiques (cellules de fabrication du sang).

Qu'est-ce que la toxoplasmose ?

La toxoplasmose est une infection due à la prolifération d’un parasite : Toxoplasma gondii. Celui-ci est très répandu dans la nature. Il se développe chez les chats ainsi que chez des mammifères comme les moutons, les porcs ou les bovins et peut ainsi se retrouver dans l'eau ou dans la terre.
Elle est transmise essentiellement par l'alimentation et le contact avec les chats. Cette maladie est dangereuse chez la femme enceinte et les personnes immunodéprimées (VIH). En cas d'infection pendant la grossesse, elle peut avoir de graves conséquences sur le développement du fœtus. Dans les autres cas, elle est sans gravité, et après contamination, les personnes restent immunisées toute leur vie.
La toxoplasmose passe le plus souvent inaperçue : aucun symptôme n'est apparent la plupart du temps, y compris chez la femme enceinte ; c'est pourquoi une surveillance par prise de sang est systématiquement effectuée chez la femme enceinte dont la sérologie est négative. C’est le cas de plus en plus souvent car le pourcentage de femmes enceintes immunisées contre la toxoplasmose baisse régulièrement en France : de plus de 50 % dans les années 90, il serait tombé à près d’un tiers en 2010.

Comment se transmet la toxoplasmose ?

La toxoplasmose se transmet essentiellement à l’homme par l'alimentation. On peut être contaminé en mangeant de la viande infectée par des parasites et insuffisamment cuite, ou des crudités et fruits souillés par de la terre contenant le parasite. Il est aussi possible de s'infecter en manipulant la litière d'un chat ou de la terre sans gants : le parasite se retrouve sur les mains et le risque est alors de l'ingérer en mettant ses doigts à la bouche ou en cuisinant.
La personne immunodéprimée peut aussi développer la maladie en raison de la réactivation d'une ancienne infection par le parasite.
Le parasite est hébergé par des animaux « hôtes intermédiaires » comme les mammifères herbivores (bovins, moutons…) ou omnivores (porcs). Ces animaux hébergent simplement le parasite sous forme inactive (kyste) : ils ne présentent aucun problème ni symptôme, mais peuvent contaminer l’homme lorsque celui-ci mange de la viande mal cuite. Le parasite peut aussi infecter les chats (et les autres félins), en particulier ceux qui chassent qui, eux, sont des « hôtes définitifs » : ils excrètent les parasites sous forme active (« oocystes ») dans leurs excréments et peuvent ainsi contaminer l’homme.
Le parasite peut traverser la barrière naturelle du placenta lorsqu’une femme enceinte attrape une toxoplasmose au cours de sa grossesse, contaminant ainsi le fœtus.

Quels sont les signes de la toxoplasmose ?

La période d’incubation du parasite est mal connue (entre 5 et 10 jours). En dehors de la grossesse ou de l'immunodépression, la toxoplasmose passe le plus souvent inaperçue (80 % des cas). Parfois, quelques symptômes peuvent être présents : fièvre modérée (38°C), maux de tête, fatigue prolongée, gonflement des ganglions au niveau du cou, éruption sur la peau de l’ensemble du corps à type de petits boutons rosés, parfois douleurs dans les articulations et les muscles.
Chez la femme enceinte, les symptômes sont également le plus souvent absents, mais les conséquences peuvent être graves pour l'enfant à naître ; c'est pourquoi une surveillance par prise de sang est régulièrement réalisée.
Chez la personne immunodéprimée, l'infection s'exprime de manière plus conséquente et est réellement grave. Le plus souvent, c'est le cerveau qui est atteint, avec la possibilité d’un abcès cérébral : la personne présente de violents maux de tête, de la somnolence, des paralysies ou une crise d'épilepsie. De la fièvre est associée. La rétine (« choriorétinite »), les poumons et le cœur peuvent aussi être atteints. Il existe également des parasites plus virulents à l’étranger (Afrique, Amérique latine).
Après la maladie, le parasite reste présent dans le corps (système nerveux et muscles) pendant des années sans donner de signe, car il est contrôlé par le système immunitaire. C’est pour cela qu’il peut se réactiver en cas d’immunodépression (VIH, médicaments immunosuppresseurs, greffe…).

Quelles sont les complications de la toxoplasmose pendant la grossesse ?

Lorsqu'une femme enceinte contracte la toxoplasmose, cela ne présente aucun risque pour elle. Le risque est la transmission au fœtus via le placenta : c’est la « toxoplasmose congénitale ».
Le risque pour le fœtus dépend du terme de la grossesse : plus le terme est avancé, plus le risque de transmission au fœtus est élevé (10 % au 1er trimestre, 30 % au 2ème et près de 60 % au 3ème trimestre). Les complications possibles si le fœtus est contaminé sont parfois graves. Plus l'infection a lieu tôt pendant la grossesse, plus les conséquences risquent d'être sévères : infection sévère avec un risque de décès ou un retard psychomoteur. Cela peut aller jusqu’à provoquer un accouchement prématuré ou la mort du fœtus. Il peut aussi n'y avoir aucune séquelle.
La plupart du temps (90 %), la toxoplasmose congénitale peut être latente : le fœtus, puis le nouveau-né, n’a pas de symptômes mais ses tests biologiques montrent qu’il a été infecté. Le risque principal dans ce cas est le développement ultérieur de troubles visuels (« choriorétinite »). La choriorétinite est une inflammation touchant deux membranes de l’œil, la « choroïde », qui est une enveloppe isolante de l’œil, et la rétine, qui est la membrane sensorielle à l’intérieure de l’œil permettant normalement la vue. Elle se déclare parfois après la naissance ou même à l’âge adulte avec un déficit de la vue (baisse de l’acuité visuelle, impression de « mouches » volant devant les yeux) et une rougeur de l’œil. Un traitement précoce limite cette possibilité d’une évolution vers une forme oculaire ou neurologique retardée. Il faut également assurer un suivi clinique une fois par an jusqu’à l’âge adulte.