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Angine et mal de gorge de l'enfant

Angine et mal de gorge de l'enfant : virus ou bactérie ?

L'angine correspond à une inflammation aiguë des amygdales. Elle est due à une infection le plus souvent par un virus ou par une bactérie et son traitement dépend donc du microbe responsable. L’angine ne nécessite généralement pas de traitement antibiotique, sauf s’il s’agit d’une angine bactérienne à streptocoque A.

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Des mots pour les maux

« L'amygdalite aiguë » est le terme médical pour l'angine car il s’agit d’une inflammation des « amygdales palatines » qui sont situées de part et d'autre de la gorge.

L'angine « érythémateuse » est l'angine rouge, l'angine « érythémato-pultacée » est l'angine blanche.

Qu'est-ce qu’une angine ?

Les amygdales sont des formations en formes d'amandes situées dans le fond de la gorge. Lorsqu'un agent infectieux se multiplie à leur surface, elles deviennent douloureuses et grossissent ce qui entraîne une gêne pour déglutir. Cette inflammation s'accompagne souvent de fièvre et de ganglions satellites au niveau du cou et de l’angle de la mâchoire.

L'angine est une affection fréquente chez l'enfant et l'adolescent mais survient rarement avant l'âge de dix-huit mois.

Quelles sont les causes ?

Chez l'enfant, l'angine est due dans 60 à 75 % des cas à un virus (Adénovirus, Virus Influenzae, Virus Respiratoire Syncytial). Dans ce cas, les antibiotiques sont donc inutiles.

Plus rarement, une bactérie est responsable, ce qui nécessite un traitement antibiotique, en particulier en cas d’infection à Streptocoque ß-hémolytique du groupe A, car l'angine est alors à risque de complications graves. En effet, le Streptocoque peut entraîner une maladie inflammatoire générale, le rhumatisme articulaire aigu (RAA) avec un risque d'atteinte des articulations, de la peau, du système nerveux et surtout des valves cardiaques.

La contamination se fait directement par l'air ou par contact de parties du corps ou par l'intermédiaire d'objets.

Quels sont les différents types d’angines ?

L’individualisation de ces différents types d’angines a peu d’importance car elles sont le plus souvent sans lien avec le microbe responsable. Néanmoins on individualise des angines érythémateuses, érythémato-pultacées, pseudomembraneuses, vésiculeuses, ulcéreuses et ulcéro-nécrotiques.

Dans l’angine érythémateuse, toute la muqueuse du pharynx est rouge et les amygdales sont augmentées de volume. Dans l’angine érythémato-pultacée, la muqueuse est très rouge, congestive, avec des taches blanchâtres épaisses, très nombreuses au niveau des amygdales qui sont tuméfiées. L’œdème s’étend jusqu’aux piliers du voile du palais et un ganglion satellite est habituellement retrouvé sous l’angle de la mâchoire. Elles correspondent à des infections virales ou bactériennes.

Une angine pseudomembraneuse se caractérise par la présence sur les amygdales d’un enduit confluent de couleur nacrée ou grisâtre. La forme clinique typique débute par une asthénie profonde, une fièvre modérée. Puis l’angine apparaît, caractérisée par des fausses membranes débordant parfois sur les piliers du voile du palais, avec un œdème de la luette et un purpura pétéchial du voile du palais. Les amygdales sont volumineuses pouvant conduire à des crises d’asphyxie. Les ganglions cervicaux sont plutôt en arrière du cou, avec une augmentation de la rate (« splénomégalie » dans 50 % des cas). Il existe une éruption de la peau (« exanthème morbiliforme ») du tronc et de la racine des membres, d’apparition spontanée ou plus souvent déclenchée par la prise d’ampicilline (mais il ne s’agit pas d’une allergie vraie aux bétalactamines). Le diagnostic est posé sur le MNI test et le traitement est un traitement de confort contre la fièvre et les douleurs.

Une autre angine membraneuse est l’angine diphtérique qui est due à Corynebacterium diphteriae (bacille de Klebs-Löffler). Il s’agit d’une toxi-infection de déclaration sanitaire obligatoire et qui impose l’isolement du malade et l’examen de l’entourage (les angines sont très contagieuses). Elle débute de façon insidieuse 6 à 7 jours après le contact, par un malaise (pâleur et fatigue inhabituelle), une fièvre autour de 38°C et une dysphagie. En 24 à 48 heures, se forment sur les amygdales des fausses membranes blanches, nacrées ou grisâtres caractéristiques car « cohérentes » (résistant à l’écrasement), « adhérentes à la muqueuse » et « rapidement reproductibles » quand on les enlève. La muqueuse sous-jacente est congestive. S’y associent un écoulement nasal unilatéral, séreux ou muco-purulent, avec une érosion de la narine, des ganglions sous angulo-maxillaires, douloureuses, avec péri-adénite et un syndrome toxique (asthénie, pâleur et tachycardie). Le prélèvement de gorge est indispensable à la recherche du bacille de Klebs-Löffler. Le traitement, est indispensable en milieu hospitalier avec isolement. Il doit débuter de toute urgence et associe sérothérapie (30 à 40 000 U chez l’adulte) et pénicilline G ou macrolide.

Les angines vésiculeuses sont caractérisées par la présence de petites vésicules sur une muqueuse inflammatoire et sont toujours d’origine virale. Dans l’herpangine, l’angine (virus coxsackie du groupe A) touche les jeunes enfants et débute brutalement dans un contexte fébrile avec des douleurs abdominales. Il s’agit davantage d’une pharyngite, avec de petites vésicules entourées d’un halo inflammatoire qui se groupent sur les piliers antérieurs, le voile du palais et la paroi postérieure du pharynx, avec une muqueuse sous-jacente est très inflammatoire. L’évolution est favorable en 4 à 6 jours.

L’angine herpétique (herpès virus) se présente comme une angine banale, avec l’apparition brutale sur les amygdales de vésicules, qui en se rompant, se transforment en petites ulcérations. Le traitement est uniquement de confort associant réhydratation et soins de bouche dans tous les cas.

Les angines ulcéreuses et ulcéronécrotiques se caractérisent par une érosion au niveau d’une amygdale et s’étendant parfois au voile du palais ou à la partie postérieure du pharynx. L’angine de Vincent, forme la plus fréquente, est favorisée par une mauvaise hygiène bucco-dentaire et touche surtout l'adulte (association de bactéries fuso-spirillaires).