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Mortalité

Diabète de type 1 : le risque de décès plus élevé chez les femmes

Par Zoé Valié

Les femmes souffrant d’un diabète de type 1 ont presque deux fois plus de risque de mourir d’une pathologie cardiaque que les hommes, selon la publication d'une première méta-analyse.

Reed Saxon/AP/SIPA

Les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Et pourtant, dans le diabète de type 1, c’est l’inverse, selon une méta-analyse publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology. Le diabète de type 1 commence typiquement pendant l’enfance ou l’adolescence. Il s'agit de la première méta-analyse sur l'impact du genre sur la mortalité dans le diabète de type 1.

Le diabète de type 1 commence typiquement pendant l’enfance ou l’adolescence. Il représente 10% de tous les diabètes. Ce type de diabète est une maladie auto-immune où le pancréas ne parvient plus à fabriquer l’insuline, l’hormone nécessaire pour convertir le sucre en énergie. Les patients qui en sont atteints vivent moins longtemps que la population générale.


26 études

Rachel Huxley, de l’université de Queensland, à Brisbane (Australie), et ses collègues ont analysé pas moins de 26 études, publiées entre 1966 et 2014, et qui portait sur plus de 200 000 hommes et femmes atteints d’un diabète de type 1. Parmi ces patients, 15 000 sont décédés durant les périodes de suivi des études. Il s'agit, selon les chercheurs de la première méta-analyse sur l'impact du sexe sur la mortalité dans le diabète de type 1.


Selon cette analyse, les femmes avaient un risque supérieur de 37% de mourir par rapport aux hommes. Ce risque était encore plus marqué pour les décès liés à une pathologie rénale (+44%) ou une maladie cardiovasculaire (+86%). 

 

 

Les raisons

Pourquoi les femmes auraient-elles presque deux fois plus de risque que les hommes de mourir d’une maladie cardiovasculaire en cas de diabète de type 1 ? Parce qu’elles ont plus de difficultés à contrôler leur glycémie, pensent les chercheurs. Or une glycémie mal contrôlée est connue pour être un factueur de risque cardiovasculaire.

Les chercheurs rappellent que les jeunes patientes ont plus souvent des hyperglycémies, malgré un plus grand recours aux pompes à insuline. Elles ont aussi tendance à avoir des désordres alimentaires et à sous-doser leur insuline. La puberté altère également la sensibilité à l’insuline.


Dans un commentaire accompagnant l’article, David Simmons de l’université de Western Sydney à Campbelltown, estime que la réduction de la mortalité dans le diabète de type 1 doit passer par des moyens financiers supplémentaires alloués à la prise en charge des patients. Mais cela doit se faire dès à présent, car les résultats ne seront pas visibles avant 20 ans, conclut-il.