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Lésions précancéreuses

Cancer du col de l’utérus : inclure le dépistage du HPV est plus efficace

Par Audrey Vaugrente

Ajouter le dépistage du papillomavirus aux frottis classique améliore l'efficacité de l'examen. Davantage de lésions précancéreuses sont repérées grâce à cette méthode.

imagepointfr/Epictura

« De 25 à 65 ans, un frottis tous les trois ans. » La recommandation est bien connue des femmes françaises. En effet, cet examen permet de détecter les lésions précancéreuses du col de l’utérus. Mais il aurait tout intérêt à évoluer, d’après une étude australienne. Publiée dans PLOS Medicine, elle confirme qu’inclure un test de dépistage du papillomavirus humain (HPV) permet de mieux repérer les signes annonciateurs d’un cancer.

Actuellement, le frottis de dépistage fonctionne partout de la même façon. Des cellules sont prélevées au niveau du col de l’utérus puis analysées. Des lésions sont recherchées. Mais cette méthode a une limite : la présence du papillomavirus n’est pas mesurée. Or, une infection persistante est responsable d’une majorité des cancers situés sur cette zone.

Un test plus efficace

D’ici la fin de l’année 2017, l’Australie va donc changer de méthode. En plus du frottis classique, les examens de routine chez les femmes de plus de 30 ans incluront un dépistage du HPV. Ces travaux, menés en Nouvelle-Galles du Sud, confirment l’intérêt de cette décision. De fait, voilà plusieurs années que son efficacité a été démontrée.

Dans le cadre d’une étude nationale, près de 5 000 femmes ont testé plusieurs méthodes de dépistage. Agées de 25 à 65 ans, elles ont été réparties en trois groupes ; certaines ont bénéficié d’un frottis classique, les autres d’un frottis complété d’un test HPV selon deux approches différentes.


La conclusion est claire : inclure la recherche du papillomavirus humain dans les examens de routine est utile. Davantage de lésions précancéreuses sont repérées. Là où le frottis habituel ne détecte que 0,1 % des anomalies, le test HPV en discerne 1 %. « Ces résultats confirment la meilleure performance du dépistage HPV par rapport au frottis cervico-utérin au sein d’une population vaccinée », conclut le Dr Karen Canfell, premier auteur de l’étude. Identifier une infection persistante permet, en outre, de renforcer la surveillance.

Un seul frottis

La vaccination préventive des participantes, c’est la vraie nouveauté apportée par cette étude. L’Australie est connue pour sa forte couverture via le Gardasil. Mais la version actuellement sur le marché protège contre deux souches oncogènes du papillomavirus… alors qu’au moins une vingtaine sont identifiées.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les frottis sont toujours pratiqués : ils ne remplacent pas un dépistage régulier. Celui-ci « continuera d’être nécessaire dans la mesure où les vaccins de première génération protègent contre les souches impliquées dans 70 % des cancers invasifs du col de l’utérus », expliquent les auteurs.


Sur le plan logistique, combiner les deux examens n’aura pas vraiment d’impact sur les femmes. En effet, la recherche du papillomavirus peut être réalisée sur le même prélèvement. Le problème, c’est que cet examen est assez mal suivi en France. Actuellement, seule la moitié des femmes suit les recommandations nationales.

D’après l’Institut national du cancer (INCa), réaliser un frottis régulier sur l’ensemble de la population pourrait éviter 9 cancers sur 10. L’agence sanitaire envisage donc de mettre en place un dépistage organisé, comme dans la prévention des cancers du sein.

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