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Université de Buffalo

Alcool : pourquoi l’exposition prénatale augmente le risque de dépendance

Par Léa Drouelle

Une récente étude américaine explique pourquoi l'exposition prénatale à l'alcool provoque une plus forte dépendance qui se répercute jusqu'à l'âge adulte. 

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Les médecins et scientifiques s’accordent depuis longtemps à dire qu’alcool et grossesse ne font pas bon ménage. Récemment, une étude publiée dans The Journal of Neurosciences par des chercheurs de l’Université de Buffalo (Etats-Unis) s'est penchée sur les raisons pour lesquelles  une personne exposée in utero à l'alcool est plus susceptible qu'une autre de devenir dépendante. 

Altération du système de récompense

Selon les chercheurs, la cause se situerait dans le système de récompense de notre cerveau (aussi appelé système hédonique), qui détermine nos comportements affectifs, cognitifs mais aussi notre instinct de survie. Or, quand le fœtus est exposé à l’alcool, le système de récompense s’altère, car le cerveau produit des endocannibinoïdes, un groupe de substances chimiques dont les effets sur les neurones se révèlent similaires à ceux provoqués par la consommation de cannabis.

Développer des thérapies médicamenteuses

Les endocannibinoïdes affaiblissent les synapses excitatrices sur les neurones dopaminergiques, une partie du cerveau impliquée dans les processus d'addiction, d'attention et de récompense. En conséquence, les synapses excitatrices perdent la capacité d'être affaiblies et continuent de se renforcer. 

« Sous l'effet des endocannibinoïdes, les neurones dopaminergiques deviennent plus sensibles à la sensation générée par un abus de drogue ou d'alcool. A l'âge adulte, cette personne conservera cette sensibilité et aura donc besoin de beaucoup moins de drogue pour devenir accro », explique Roh-Yu Shen, auteur principal de l'étude.

Pour les chercheurs de l'Université de Buffalo, la compréhension du rôle joué par les endocannibinoïdes dans les risques d'augmentation de dépendance est encourageante. « Nous pouvons commencer à développer des thérapies médicamenteuses ou d'autres interventions pour lutter contre cet effet et, peut-être, pour limiter les effets d'autres conséquences négatives de l'exposition prénatale à l'alcool », s'enthousiasme le Pr Shen. 

Malformations faciales, troubles du comportement...

En France, 8 000 bébés naissent chaque année avec un syndrome d’alcoolisation fœtale. Les conséquences néfastes de l'exposition à l'alcool in utero sont nombreuses : malformations faciales, retard mental et troubles du comportements figeront parmi les plus fréquentes.