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Etude sur 3 000 hommes

Sida : la circoncision ne favorise pas les comportements à risque

Par Léa Surugue

La circoncision peut être efficace pour protéger du sida. Et une étude montre que, contrairement à ce que l'on croyait, elle n'augmente pas forcément les comportements à risque.

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Alors que l’épidémie du sida touche près de 35 millions de personnes dans le monde, plusieurs études ont démontré que les hommes circoncis risquaient moins d’être contaminés par le virus. Cependant, les programmes de circoncision volontaire peinent encore à se développer. Selon plusieurs experts, le fait de se savoir moins à risque pourrait favoriser les rapports sexuels non protégés, et donc la diffusion de d’autres maladies.

Plus de préservatifs
Une étude, publiée en ligne dans Aids and Behavior, a été réalisée au Kenya, afin de déterminer la propension des hommes circoncis à se lancer dans des comportements sexuels risqués, parmi lesquels le non-port du préservatif, la multiplication des partenaires, et les rapports avec des prostituées.

 

3 186 hommes, âgés de 18 à 35 ans, y ont participé. La moitié d’entre eux s’est fait circoncire dès le début de l'étude. Les participants ont été interrogés tous les six mois sur leur perception du risque d’être contaminé par le VIH, ainsi que sur leurs pratiques sexuelles. Ils ont aussi été encouragés à se faire dépister régulièrement, et à visionner des vidéos d’information sur le sida.

L’activité sexuelle a augmenté chez les hommes circoncis comme chez les hommes non circoncis. Mais la prise de risque a diminué dans les deux cas, avec une utilisation plus importante de préservatifs.

Impact en politique de santé
30 % des hommes circoncis se considéraient à risque d’être contaminé avant l’opération, et seulement 14 % après. La circoncision influence donc bien la perception des hommes circoncis sur leurs risques d’être atteints du sida. Néanmoins, les chercheurs ont montré que cette manière de percevoir leur état de santé ne favorisait pas pour autant la prise de risque.

L’étude encourage même les Etats qui rechignent à instaurer des programmes de circoncision, dans le cadre de politiques de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, à revoir leurs a priori sur le comportement sexuel des hommes circoncis.