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Etudes chez la souris

La lutte contre le vieillissement pourrait passer par une transfusion de sang

Par La rédaction

Rajeunir des rongeurs en leur injectant du sang de souris jeunes, c'est le tour de force auquel des chercheurs sont parvenus. Ils espèrent reproduire la technique chez l'homme d'ici 5 ans.

LANGFIELD/P.P.L. IMAGE/SIPA

Aurait-on trouvé la fontaine de jouvence ? L'idée fait fantasmer les hommes depuis des siècles... et pour la souris, c’est le cas. Ce 4 mai paraissent trois études différentes avec le même principe : rajeunir les organismes de souris vieillissantes. Les résultats, publiés dans Science et Nature Medicine, sont encourageants : les chercheurs sont parvenus à « rajeunir » des rongeurs avec une transfusion sanguine de souris jeunes.

« On se demande tous pourquoi nous étions plus forts et plus agiles mentalement quand nous étions jeunes », souligne Doug Melton, co-directeur de l’Institut des Cellules souches de Harvard (Massachussetts, Etats-Unis) où a été menée une étude. Le vieillissement, on le sait, s’accompagne d’un déclin de la fonction cérébrale, mais aussi du cœur et des muscles squelettiques.


Les dégâts de l'âge ne sont pas irréversibles

Pourtant, « certains handicaps de la fonction cérébrale liés à l’âge sont réversibles. Ils ne sont pas définitifs », affirme Saul Villeda, co-auteur de l’étude parue dans Nature Medicine. Lorsque des souris âgées reçoivent, par transfusion, du sang de souris plus jeunes, leur forme physique et mentale s’améliore, a-t-il observé. En analysant l’hippocampe, une zone du cerveau qui gère la mémoire, l’équipe de l’école de médecine de Stanford (Californie, Etats-Unis) a noté qu’il était plus large, ce qu’on observe d’ordinaire chez les souris jeunes. « C’est comme si ces cerveaux âgés étaient rechargées par le sang jeune », explique Tony Wyss-Coray, principal auteur de l’étude.

Même constat dans Science, où une équipe a adopté la même approche. Les souris transfusées ont un cœur plus jeune, tandis que les autres ont un cœur relâché et plus faible. Les chercheurs l’expliquent par la plus forte présence d’une protéine dans le sang des jeunes. Cette protéine GDF11 se trouve aussi chez l’homme. Jusqu’alors, on pensait qu’elle était spécifique au cœur. En fait, souligne la seconde étude dans Science, elle améliore aussi la capacité physique générale et la fonction cérébrale. Dans le cadre de celle-ci, seule la protéine a été injectée dans le corps des souris vieillissantes.


Un espoir pour les maladies neurodégénératives

« Il est presque certain, au moins chez l’animal, que la GDF11 possède d’incroyables capacités de restauration des muscles vieillissants et de la fonction cérébrale », indique Doug Melton. En plus de réparer les cellules souches, elle répare aussi les dommages que le vieillissement cause à l’ADN.

Dans tous les cas, les chercheurs espèrent parvenir d’ici 5 ans à reproduire ces découvertes sur un modèle humain. Les domaines d’application semblent infinis, mais les maladies neurodégénératives sont au cœur des espoirs. Et pour cause : la protéine GDF11 améliore la vascularisation et la circulation sanguine dans le cerveau… ce qui favorise la formation de neurones.