- Les jeunes souffrant de troubles du sommeil présentent des biomarqueurs suggérant une combinaison d'inflammation et de modifications du taux de cholestérol et de la régulation de la glycémie.
- Le ronflement est en grande partie à l'origine des empreintes biologiques du stress, qui sont liées à un risque accru de troubles tels que l'anxiété, la dépression et l'hypertension plus tard dans la vie.
- "Les troubles du sommeil, notamment le ronflement, constituent une cible potentielle d'intervention."
Faire des nuits blanches, c’est fréquent à l'adolescence. Problème : les troubles du sommeil peuvent être associés à un dérèglement biologique et à un risque de maladies. Dans une étude, des scientifiques de l'université de l'Oregon ont examiné et détecté les modifications des biomarqueurs associées à une mauvaise qualité du sommeil chez une population plus jeune. Pour ce faire, ils ont utilisé les données de l'Enquête nationale sur la santé et la nutrition (National Health and Nutrition Examination Survey), menée entre 2015 et 2020, portant sur 37.292.324 de jeunes de 16 à 24 ans. Celle-ci contient des données issues d'examens médicaux, de tests de laboratoire et d'entretiens auprès de participants de tous âges.
Troubles du sommeil : une usure biologique de certains systèmes corporels chez les jeunes touchés
Au total, 2.697 personnes ont été incluses dans les travaux. Par la suite, l’équipe a analysé 13 variables biologiques, dont la tension artérielle, le cholestérol et le nombre de globules blancs, comme biomarqueurs pour mesurer l'usure cumulative de l'organisme. "La somme des biomarqueurs dérégulés est appelée 'charge allostatique'. Elle rend les personnes plus vulnérables à diverses maladies physiques et mentales, telles que l'anxiété, la dépression et l'hypertension." Les auteurs ont également pris en compris certaines caractéristiques des habitudes de sommeil des participants : régularité, satisfaction, vigilance, timing, efficacité, durée et ronflements. Ils ont ensuite comparé les différences de biomarqueurs entre les dormeurs dits "sains" et ceux dits "faibles" afin d’explorer les troubles de sommeil comme un stress chronique potentiel susceptible de s'infiltrer chez les jeunes.
Selon les résultats, publiés dans la revue Psychoneuroendocrinology, les adolescents et les jeunes adultes présentant des biomarqueurs suggérant une combinaison d'inflammation et de modifications du taux de cholestérol et de la régulation de la glycémie avaient un risque plus élevé de troubles du sommeil. La recherche a également révélé que les ronflements fréquents, plus que les autres troubles du sommeil, étaient fréquemment signalés chez les adolescents et les jeunes adultes présentant des modifications des biomarqueurs liées à un sommeil de mauvaise qualité.
Cibler les ronflements "avant l'apparition de troubles physiques et mentaux"
"Théoriquement, les jeunes ne devraient pas présenter de troubles importants de la régulation biologique de leurs biomarqueurs, car ces problèmes se développent tout au long de la vie. Le niveau de dysrégulation associé à un sommeil de mauvaise qualité constaté est quelque peu préoccupant compte tenu des impacts potentiels à long terme sur la santé", a déclaré Jason Carbone, qui a dirigé les travaux. Selon lui, ces données renforcent la nécessité d'une prévention et d'une intervention plus précoces. "Le point positif est que ces signes précoces et mesurables de dérèglement physiologique suggèrent que les troubles du sommeil, notamment le ronflement, constituent une cible potentielle d'intervention avant l'apparition de troubles physiques et mentaux."



