- Pour poser le diagnostic de dépression, le médecin s’appuie sur des questionnaires pour évaluer l’état du patient.
- Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont découvert des biomarqueurs sanguins et intestinaux de la dépression.
- Si leur efficacité est confirmée dans de prochains travaux, ces biomarqueurs pourraient permettre de diagnostiquer la dépression même chez les adolescents.
Un adolescent français sur deux souffre de symptômes d’anxiété ou dépressifs, selon un sondage Ifop-BVA réalisé en 2022. Chez les jeunes, il n’est pas toujours simple de détecter un tel mal-être. Le médecin lui-même doit s’appuyer sur des questionnaires pour évaluer l’état du patient et poser le diagnostic d'épisode dépressif caractérisé.
Des biomarqueurs objectifs de la dépression
Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue Translational Psychiatry, pourrait bien révolutionner le dépistage. Des chercheurs chinois ont découvert des biomarqueurs intestinaux de la dépression présents dès l’adolescence. Autrement dit, l’analyse du microbiote pourrait permettre de diagnostiquer cette maladie.
“Malgré sa forte prévalence et son impact, les biomarqueurs diagnostiques objectifs de la dépression chez l'adolescent restent limités, en particulier ceux liés au microbiote intestinal, soulignent les auteurs de l’étude, dans un communiqué. Notre étude a analysé des biomarqueurs diagnostiques potentiels à partir d’échantillons de sang périphérique et de selles chez des adolescents atteints de dépression.”
90 adolescents de moins de 19 ans ont participé à cette étude. 46 présentaient un premier épisode de dépression sans traitement médicamenteux, tandis que les 44 autres ne souffraient d'aucun trouble mental. Tous ont fourni aux chercheurs des échantillons de sang et de selles.
Dépister la dépression grâce à des analyses sanguines et de selles
Résultats : les adolescents souffrant de dépression présentaient des signes de dysfonctionnement de la barrière intestinale, visibles par le taux élevé de certaines protéines, et une inflammation sanguine plus importante, identifiable par certains biomarqueurs. La composition de leur microbiote était aussi différente des autres adolescents, avec une présence accrue de certaines bactéries comme celles du groupe Collinsella, associées à des altérations de la barrière intestinale.
À terme, les scientifiques espèrent que cette découverte permettra de dépister la dépression plus précocement, grâce à des analyses sanguines et de selles. Lors de leurs tests en laboratoire, l’utilisation des marqueurs sanguins et de la bactérie Collinsella a permis d’identifier la dépression avec une bonne fiabilité. Néanmoins, avant d’être utilisés comme tels, ces potentiels nouveaux outils de dépistage devront prouver leur efficacité lors de prochaines études.



