• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Sclérose en plaques

SEP : le rôle insoupçonné de l’hygiène bucco-dentaire

Une bactérie présente sur la langue pourrait aggraver la sclérose en plaques, selon une étude japonaise. Ces résultats suggèrent un lien spécifique entre santé bucco-dentaire et maladies neuro-inflammatoires.

SEP : le rôle insoupçonné de l’hygiène bucco-dentaire arenacreative / istock




L'ESSENTIEL
  • Une bactérie buccale, Fusobacterium nucleatum, pourrait aggraver la sclérose en plaques.
  • Son abondance dans la bouche est associée à une invalidité plus sévère.
  • Une bonne hygiène buccale pourrait devenir une piste de prévention.

Votre langue pourrait en dire long sur votre santé neurologique. Une équipe de chercheurs japonais vient de mettre en évidence un lien troublant entre une bactérie de la bouche, appelée Fusobacterium nucleatum, et la gravité de la sclérose en plaques (SEP). Leurs travaux, récemment publiés dans la revue Scientific Reports, pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies de prévention et de traitement, centrées sur l’hygiène bucco-dentaire.

Un nouveau coupable venu de la langue

"Etant donné que la cavité buccale est une source majeure d'inflammation chronique et un facteur potentiellement modifiable, il est primordial de clarifier sa relation avec la SEP", explique le Dr Masahiro Nakamori, du Hiroshima University Hospital, dans un communiqué.

Lui et son équipe ont analysé des échantillons de langue prélevés chez des patients atteints de diverses maladies inflammatoires démyélinisantes du système nerveux central, comme la SEP, le NMOSD ou le MOGAD. L’objectif, déterminer si certaines bactéries parodontales étaient associées à la gravité des symptômes. Résultat : les patients SEP qui présentaient une forte présence de Fusobacterium nucleatum avaient une invalidité significativement plus sévère, mesurée par l’échelle EDSS (Expanded Disability Status Scale).

Cette association n'a pas été observée chez les patients NMOSD ou MOGAD, ce qui suggère un lien propre à la SEP. Plus frappant encore : après ajustement avec des variables cliniques comme l’âge ou la durée de la maladie, les patients SEP ayant une forte présence de cette bactérie avaient dix fois plus de risque de souffrir d’une invalidité modérée à sévère.

Vers une nouvelle approche thérapeutique ?

D’après le Dr Hiroyuki Naito, "cette bactérie pourrait être un 'pont caché' entre inflammation buccale et invalidité neurologique, en influençant la gravité de la SEP via un axe 'bouche-cerveau'."

L'équipe de scientifiques envisage désormais d’examiner les mécanismes biologiques impliqués, comme la réponse immunitaire ou le rôle d’autres microbes. Elle compte également explorer si des soins dentaires ciblés peuvent influer sur la progression de la SEP. La santé bucco-dentaire peut-elle devenir un nouvel axe de prévention des maladies neurodégénératives ?

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

J ai Mal Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES