- Dans les cas de dépression ou d’anxiété en rémission, la réduction progressive de la posologie associée à un soutien psychologique est aussi efficace que la poursuite du traitement antidépresseur pour prévenir les rechutes.
- "La pire option, dans tous les cas, est l'arrêt brutal."
- Les recommandations devraient promouvoir une "désprescription", qui consiste à réduire progressivement la dose, individualisée avec un suivi psychologique structuré.
En cas de dépression et d’anxiété modérées à sévères, des antidépresseurs sont recommandés. Cependant, "des inquiétudes subsistent quant à leur prescription excessive, leur utilisation à long terme et le manque de stratégies de sevrage fondées sur des preuves", selon des scientifiques de l’université de Vérone (Italie). En effet, "dès qu'un antidépresseur est modifié ou réduit, cela devient une source d'anxiété pour la personne. Or, il n'existe pas de recommandations : très souvent, à l'arrêt du traitement, il n'y a pas de suivi", a indiqué, à l’AFP, Christine Villelongue, codirectrice de l'association France Dépression.
5 méthodes de sevrage testées auprès de 17.379 adultes dépressifs et anxieux
Dans une nouvelle étude, les auteurs ont ainsi voulu comparer l'efficacité de différentes approches de sevrage chez les patients. Pour mener à bien les travaux, publiés dans la revue The Lancet Psychiatry, l’équipe a examiné des données issues de 76 essais, dont 60 axés sur la dépression et 16 sur l’anxiété, portant sur 17.379 adultes âgés en moyenne de 45 ans. Les participants, qui ont été suivis environ 45 semaines, présentaient une rémission totale ou partielle de troubles dépressifs ou anxieux sous antidépresseurs. Les chercheurs se sont concentrés sur plusieurs méthodes de sevrage : l'arrêt brutal, la diminution rapide (moins de 4 semaines), la diminution lente (plus de 4 semaines), la réduction de la dose (moins de 50 % de la dose minimale efficace) ou la poursuite du traitement, avec ou sans soutien psychologique, chez les volontaires.
Psychothérapie durant le sevrage d’antidépresseurs : moins de rechutes chez 1 patient sur 5
Les résultats ont montré que la meilleure façon pour les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété d'arrêter la prise d’antidépresseurs une fois leur état amélioré était de réduire progressivement la posologie tout en bénéficiant d'un soutien psychologique. Dans le détail, comparée à un arrêt brutal ou à une diminution trop rapide de la posologie, cette recommandation pourrait prévenir une rechute chez un patient sur cinq. "La pire option, dans tous les cas, est l'arrêt brutal. Nos recherches suggèrent que si les antidépresseurs sont efficaces pour prévenir les rechutes dépressives, ils ne doivent pas constituer un traitement à long terme pour tous", a déclaré Debora Zaccoletti, qui a dirigé l’étude.



