- L’endurance régulière améliore l’efficacité des cellules immunitaires chez les personnes âgées.
- Leur réponse inflammatoire est mieux contrôlée et plus stable que chez les non-sportifs.
- Ces adaptations contribuent à un vieillissement en meilleure santé.
Quand on parle des bienfaits du sport, on pense spontanément aux muscles, au cœur ou aux poumons. Mais une étude internationale, publiée dans Scientific Reports, révèle qu’un autre acteur de l’organisme en tire des bénéfices notables : le système immunitaire. Chez les seniors qui pratiquent régulièrement une activité physique d’endurance, les cellules immunitaires semblent plus efficaces, moins inflammatoires et mieux armées pour réagir face aux agressions.
Moins d'inflammation, plus de contrôle immunitaire
Les chercheurs ont analysé les cellules dites "natural killer" (tueuses naturelles) ou NK, une catégorie de globules blancs capables de détruire les cellules infectées ou cancéreuses. Ils ont comparé les cellules de neuf individus âgés d'environ 64 ans, dont certains pratiquaient des sports d'endurance (course, natation, cyclisme...) depuis plus de vingt ans. Résultat : "Chez ces personnes, les cellules NK fonctionnaient mieux face à une stimulation inflammatoire et utilisaient l’énergie de manière plus efficiente. C’est comme si l’exercice entraînait aussi le système immunitaire", expliquent les scientifiques dans un communiqué.
L’activité d’endurance semble aussi moduler la réponse inflammatoire à long terme. "Les personnes entraînées présentent moins de marqueurs inflammatoires et plus de marqueurs anti-inflammatoires. Leur réponse est mieux contrôlée."
Pour tester la résistance des cellules, les chercheurs les ont ensuite exposées à des médicaments bloquant certains circuits biologiques. Les cellules des sportifs seniors sont restées fonctionnelles, tandis que celles des non-sportifs ont montré des signes d’épuisement cellulaire.
Un système immunitaire habitué aux agressions
Une autre étude, menée par la même équipe et publiée dans Frontiers in Immunology, a comparé la réponse immunitaire de jeunes athlètes (22 ans en moyenne) à celle d’athlètes "vétérans" (52 ans) après un effort particulièrement intense. Il est apparu que les jeunes ont présenté une réaction inflammatoire plus marquée. "Les sportifs plus âgés semblent avoir un système immunitaire habitué aux agressions, et donc plus régulateur."
"Le système immunitaire ne cesse pas de réagir, mais il évite les réponses excessives. C’est un élément clé du vieillissement en bonne santé", concluent les auteurs de l’étude. En somme, c’est l’effet cumulé des décennies d’exercice physique qui semble forger une immunité plus stable, plus mature et mieux préparée aux attaques.


