- Le chikungunya connaît une progression sans précédent en France métropolitaine en 2025.
- Le moustique-tigre, vecteur du virus, s’étend à de nouvelles régions, soutenu par des conditions climatiques favorables.
- La prévention et la vigilance restent essentielles face au risque sanitaire.
L’été s’achève, mais pas la propagation du chikungunya. Selon le dernier bilan de Santé publique France (SpF), publié le 1er octobre, 633 cas autochtones, répartis en 69 foyers, ont été recensés dans l’Hexagone depuis mai 2025 – sans compter neuf cas isolés. Un chiffre record qui dépasse largement les saisons précédentes et qui marque une évolution inédite de cette maladie, longtemps cantonnée aux zones tropicales.
Des foyers de chikungunya sans précédent
Le chikungunya est un virus transmis par le moustique-tigre (Aedes albopictus), présent aujourd’hui dans 78 départements français, selon le ministère de la Santé. "Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n'avaient jamais été observés jusqu'à présent", avait souligné Santé publique France dans un précédent bilan. En cause ? Une meilleure adaptation de la souche virale au moustique et des conditions environnementales idéales à sa prolifération. Le réchauffement climatique, en facilitant l’implantation durable de l’insecte, a également joué un rôle clé.
Si certaines régions étaient déjà touchées les années précédentes (PACA, Corse, Occitanie...), d’autres apparaissent pour la première fois sur la carte de la contamination : Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est ou encore Centre-Val de Loire. Le plus gros foyer jamais recensé se situe à Antibes (Alpes-Maritimes) avec 115 cas, suivi de Bergerac (Dordogne, 89 cas) et Fréjus (Var, 72 cas). SpF continue d’alerter sur "le risque élevé de foyers secondaires dans d'autres régions en France".
Et les autres virus transmis par les moustiques ?
Le chikungunya provoque surtout de fortes fièvres et des douleurs articulaires pouvant persister plusieurs mois, voire des années. S’il est rarement mortel, les formes graves peuvent toucher les personnes âgées, immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques. Face à l’accélération de l’épidémie, la question de la vaccination se pose. Le vaccin Ixchiq, un temps contre-indiqué pour les plus de 65 ans, est de nouveau autorisé. Un second vaccin, Vimkunya, est disponible mais n'a pas encore fait l'objet de recommandations officielles. Pour l'heure, la prévention repose avant tout sur des mesures de protection individuelle : moustiquaires, répulsifs, vêtements longs.
Le chikungunya n’est pas seul en cause. D’autres virus, comme la dengue (26 cas autochtones en 2025) et le virus du Nil occidental (41 cas), sont également sous surveillance. Santé publique France rapporte qu’un patient de plus de 80 ans avec comorbidités est décédé cet été d’une "forme neuro-invasive du virus West Nile". Alors que la saison des moustiques se prolonge jusqu’en novembre, la vigilance reste donc de mise.



