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Chirurgie urologique

Incontinence : les effets indésirables des implants urinaires révélés

Une étude met en évidence les complications liées à l’implantation des bandelettes sous-urétrales synthétiques chez les femmes atteintes d’incontinence urinaire à l’effort.

Incontinence : les effets indésirables des implants urinaires révélés BlackSalmon/iStock




L'ESSENTIEL
  • Pour traiter l’incontinence, il existe deux techniques chirurgicales : TVT (Tension-free Vaginal Tape), par voie rétropubienne TOT (Trans-Obturator Tape), par voie transobturatrice.
  • Une nouvelle recherche montre que le risque de retrait ou section de la bandelette continue de croître au-delà des premières années et de façon plus marquée avec la technique TVT.
  • Cette méthode est également associée à davantage d’hospitalisations pour érosion et infection.

Au moins 2,6 millions. C’est le nombre de Français de plus de 65 ans qui souffre d’incontinence, à savoir un écoulement involontaire, non contrôlable, des urines par l'urètre. Chez les femmes, 10 à 40 % sont concernées par ces fuites qui peuvent aussi survenir à l'occasion d'un effort, comme marche, changement de position, saut, soulèvement de charges ou de toute activité augmentant la pression abdominale, mais aussi lors d'un effort minime comme la toux, le rire, un éternuement.

"Avoir des fuites urinaires a un lourd retentissement sur la qualité de vie"

"Avoir des fuites urinaires a un lourd retentissement sur la qualité de vie. La personne a tendance à s'isoler, réduire ses activités sociales par crainte des accidents de fuite, se sentir fatiguée en raison d'un sommeil perturbé par des levers itératifs », signale l’Assurance Maladie. Pour être moins gênées au quotidien, environ 30.000 femmes ont recours à des bandelettes sous-urétrales, des implants de renfort et de soutien de l’urètre posés par voie vaginale mis en place durant une opération, chaque année. « Les complications de la chirurgie sont rares", indique l’Assurance Maladie. Cependant, une nouvelle étude, portée par le Dr Cyrille Guillot-Tantay, chirurgien urologue à l’Hôpital Foch, pointe du doigt les dégâts provoqués par ces implants.

Afin de mener à bien les recherches, les scientifiques ont passé en revue des données médico-administratives du Système National des Données de Santé (SNDS) et ont examiné les parcours des 215.141 femmes opérées en France entre 2011 et 2018 pour une incontinence urinaire à l’effort, avec pose d’une bandelette TVT (Tension-free Vaginal Tape), par voie rétropubienne, ou TOT (Trans-Obturator Tape), par voie transobturatrice. "Peu d’études ont jusqu’ici permis de comparer ces deux techniques d’implantation."

Implants urinaires : les complications peuvent survenir plus de 5 ans après l’intervention

Selon les résultats, 4,13 % des femmes opérées par TVT ont dû subir une intervention pour retrait ou section de la bandelette cinq plus tard, contre 3,25 % pour celles opérées par TOT. À sept ans, ces taux montent à 4,63 % (TVT) et 3,59 % (TOT). La technique chirurgicale TVT est liée à davantage d’hospitalisations pour érosion, infection, retrait ou section de la bandelette et rétention urinaire. Il y a également des risques plus élevés d’infections urinaires : plus de 14 % à 1 an avec TVT et plus de 4 % au-delà de 12 mois dans le groupe TVT. En revanche, les femmes ayant bénéficié d’une bandelette TVT sont moins nombreuses à prendre des antalgiques au-delà d’un an après l’intervention et ont été moins souvent réopérées pour récidive d’incontinence urinaire. Face à ces effets secondaires, "il est important d’en informer les patientes et de les suivre sur le long terme", a déclaré le Dr Cyrille Guillot-Tantay.

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