- Un enfant qui fait rire les autres peut en fait cacher un mal-être à travers ce comportement.
- Faire rire est une stratégie qui permet de cacher sa vulnérabilité.
- Il ne faut pas laisser un enfant s'enfermer dans son rôle de "blagueur".
Dans la salle de classe ou à la maison, certains enfants endossent spontanément le rôle du clown. Ils enchaînent les blagues, multiplient les grimaces ou font semblant de se tromper pour déclencher les rires. Au-delà de la bonne humeur, ce type de comportement peut parfois cacher un mal-être. L’humour devient alors une stratégie de protection pour s'assurer de l’attention au sein du groupe.
Un masque pour cacher la peur ou l’insécurité
Faire rire peut être bien plus qu’un simple jeu, c’est parfois une façon de masquer sa vulnérabilité. Lorsqu’ils redoutent l’échec, le rejet ou la critique, certains enfants choisissent de détourner le regard des autres vers des blagues.
Cela peut être le cas d'un enfant qui a du mal avec ses leçons et qui évite de se confronter à son erreur, ou d’une inquiétude vis-à-vis des tensions familiales, qui cherche à alléger l’atmosphère. Ce comportement révèle souvent une grande sensibilité et une difficulté à exprimer directement ses émotions.
Une manière de rechercher l’attention et l’affection
L’humour est aussi une façon d’exister aux yeux des autres. Dans une fratrie nombreuse, par exemple, l’enfant qui joue les "bouffons" peut espérer capter l’attention de ses parents autrement que par ses résultats scolaires. À l’école, celui qui amuse ses camarades peut trouver dans les rires une forme de reconnaissance et d’appartenance au groupe.
Ces comportements ne traduisent pas forcément un malaise profond, mais expriment parfois un besoin d’être vu, entendu et aimé. Derrière le rôle d’amuseur se cache ainsi un besoin de proximité et de valorisation affective.
Comment soutenir un enfant sans le juger
La clé n’est pas de réprimer l’humour, qui reste une ressource précieuse et un moteur de lien social, mais de comprendre ce qu’il exprime. Plutôt que de gronder un enfant qui fait le clown, il est préférable d’ouvrir un espace de dialogue en s’intéressant à ce qu'il ressent ou en lui demandant s'il y a quelque chose qui l’inquiète.
L’idée, c’est non seulement qu'il se sente écouté, mais aussi valorisé pour ses qualités au-delà de son humour. L’encourager dans ses réussites et lui offrir du temps d’attention peut l’aider à mieux exprimer ses émotions sans avoir besoin de s'enfermer dans ce rôle de "blagueur".
En savoir plus : "Les émotions de Gaston - J'ai peur" d'Aurélie Chien Chow Chine.


