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QUESTION D'ACTU

Dysménorrhée

Les règles douloureuses à l'adolescence peuvent annoncer des douleurs chroniques

Les douleurs menstruelles à l'adolescence sont liées à un risque accru de douleurs chroniques à l'âge adulte.

Les règles douloureuses à l'adolescence peuvent annoncer des douleurs chroniques Satjawat Boontanataweepol/iStock




L'ESSENTIEL
  • En plus d’affecter négativement le bien-être immédiat des adolescentes, les douleurs menstruelles modérées et intenses accroissent le risque de douleurs chroniques de 65 et 76 % à l'âge adulte.
  • "L'anxiété et les symptômes dépressifs n'interviennent que dans une faible proportion dans l'association entre dysménorrhée sévère et douleur chronique", selon les auteurs.
  • Ces résultats soutiennent les appels à considérer la dysménorrhée adolescente comme un problème de santé publique crucial.

La dysménorrhée, terme médical donné aux douleurs abdominopelviennes qui précèdent ou accompagnent les règles, touche de nombreuses adolescentes et reste souvent non traitée pour diverses raisons socioculturelles. Elle est fréquemment associée à d'autres douleurs chroniques, et les femmes adultes atteintes de dysménorrhée présentent une sensibilité sensorielle supérieure. Dans le cadre d’une étude, des scientifiques de l’université d'Oxford (Angleterre) ont voulu vérifier une hypothèse selon laquelle les douleurs menstruelles à l'adolescence entraînent le développement de douleurs chroniques généralisées, y compris extrapelviennes.

Pour les besoins des recherches, les auteurs ont utilisé les données d’une cohorte menée sur des mères dont la date d'accouchement prévue se situe entre le 1er avril 1991 et le 31 décembre 1992 et leurs enfants à Avon, au Royaume-Uni. Chaque année, de 8 à 17 ans, des questions ont été posées aux enfants concernant leurs douleurs de règles. À 15 ans, les participantes devaient également décrire leur expérience de dysménorrhée comme étant légère, modérée ou sévère. À 26 ans, les volontaires ont été de nouveau interrogées. "Toute douleur chronique (de plus de 3 mois) était le critère d'évaluation principal." Pour l'analyse, l’équipe a exclu les personnes souffrant de douleurs avant les premières règles et celles souffrant de douleurs aiguës durant moins de 3 mois à 26 ans.

Plus les douleurs menstruelles sont intenses, plus le risque de douleur chronique augmente

Au total, 691 adolescentes ont déclaré une dysménorrhée modérée ou sévère à l'âge de 15 ans. Sur les 307 femmes ayant déclaré une douleur chronique à l'âge de 26 ans, 32 ne présentaient aucune règle douloureuse à 15 ans, tandis que 62 présentaient une dysménorrhée légère, 157 des douleurs menstruelles modérées et 56 une dysménorrhée sévère. D’après les résultats, parus dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health, l'augmentation de l'intensité des douleurs menstruelles à l'adolescence, affectant négativement le bien-être immédiat, s'accompagne d'un risque accru de douleurs chroniques. Dans le détail, les douleurs menstruelles intenses à l'adolescence sont liées à un risque de douleur chronique de 76 % plus élevé à l'âge adulte. Pour la dysménorrhée modérée, le risque est 65 % plus élevé que l'absence de douleurs menstruelles.

Pour rappel, les douleurs chroniques incluent les maux de tête, les maux de dos, les douleurs articulaires, les douleurs abdominales et d'autres affections non pelviennes. "L'anxiété et les symptômes dépressifs n'interviennent que dans une faible proportion dans l'association entre dysménorrhée sévère et douleur chronique. Ce rôle médiateur était plus important chez les participantes atteintes de douleurs menstruelles sévères", ont précisé les chercheurs.

Considérer la dysménorrhée chez les ados comme un problème de santé publique

"Alors que les enfants et les jeunes retournent à l'école cette semaine, ces données soulignent l'urgence de prendre au sérieux les douleurs menstruelles chez les adolescentes et d'améliorer le soutien qui leur est offert. (…) Les travaux futurs devraient se concentrer sur le dépistage précoce et la prise en charge efficace, notamment par des stratégies non pharmacologiques et l'autogestion, ce qui repose sur la poursuite des efforts visant à améliorer la compréhension menstruelle des jeunes", a conclu l’équipe.

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