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Encéphalite à tiques : quels sont les risques ?

L'Anses met en garde contre l'encéphalite à tiques, maladie transmise par les tiques de type Ixodes, dont les cas augmentent en France et en Europe.

Encéphalite à tiques : quels sont les risques ? 24K-Production/istock




L'ESSENTIEL
  • L’encéphalite à tiques est une maladie causée par un virus transmis par les tiques du genre Ixodes.
  • 10 à 30 % des personnes infectées développent des symptômes, généralement pseudo-grippaux. Certains patients développent également des troubles neurologiques plus graves comme des méningites.
  • Les personnes plus à risques d’être contaminées sont les éleveurs et les forestiers.

L’Anses appelle à la vigilance. Si le nombre d'encéphalites à tiques est encore relativement peu élevé, plusieurs éléments peuvent faire craindre une hausse de contamination en France. Mais quels sont les risques de cette maladie transmise par les tiques infectées du genre Ixodes ?

Encéphalite à tiques : une hausse des cas inquiétante en Europe

On compte environ une trentaine de cas d’encéphalite à tiques chaque année en France. Cette maladie peut avoir des conséquences graves. "10 à 30 % des personnes infectées développent des symptômes, généralement pseudo-grippaux. Parmi les personnes symptomatiques, 20 à 40 % présentent des signes neurologiques de type méningite, qui peuvent entraîner des séquelles à long terme et une perte d’autonomie", explique dans un communiqué Elsa Quillery, co-coordinatrice de l’expertise de l’Anses.

Et ce ne sont pas les seules raisons pour lesquelles la pathologie transmise par des tiques inquiète les scientifiques. La zone dans laquelle elle circule s’étend. Si historiquement les cas d’encéphalites à tiques étaient observés en Alsace, des contaminations ont été enregistrées dans d’autres régions. Par ailleurs, les infections ont augmenté dans plusieurs pays d’Europe, incluant la France. En effet, les tiques du genre Ixodes qui véhiculent le virus sont désormais présentes dans tout l'Hexagone, sauf le pourtour méditerranéen.

Autre élément inquiétant : un premier foyer d’infection lié à la consommation de fromages au lait cru a été identifié en 2020 dans un département où la circulation du virus n’était pas connue. Cette voie de transmission n’avait jamais été observée dans le pays jusque-là.

"La piqûre d’animaux producteurs de lait par des tiques porteuses du virus peut contaminer leur lait. Le lait cru et les produits laitiers à base de lait cru de chèvre semblent présenter plus de risque de transmission que les produits laitiers issus d’autres animaux. Ils sont à l’origine de la majorité des cas de transmission par voie alimentaire en Europe. La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus concernée par ce risque, en raison de la circulation avérée du virus et du nombre élevé d’élevages de chèvres ayant un accès fréquent à l’extérieur", précisent les auteurs.

Encéphalite à tiques : qui sont les personnes les plus à risque ?

Selon l’expertise menée par l’Anses, les éleveurs et les forestiers sont les personnes les plus susceptibles de développer une encéphalite à tiques en raison de leur exposition plus fréquente aux morsures de l’arachnide acarien. "Ces derniers ont 13 fois plus de risque d’être infectés que la population générale", indiquent les scientifiques.

L’organisme rappelle que pour éviter d’être infecté par des tiques, il est recommandé de porter des vêtements longs dans la nature, notamment en forêt. De plus, "Toute personne le souhaitant peut se faire vacciner contre le virus, ce qui pourrait être particulièrement pertinent pour les personnes les plus exposées comme les travailleurs forestiers, les éleveurs et les personnes pratiquant des activités de loisir en forêt."

Au-delà des conseils donnés au grand public, l’Anses appelle les autorités à améliorer la surveillance du virus “afin de mieux connaître les zones ou les élevages infectés et déployer dans ces zones les mesures de prévention adaptées”. Pour cela, elle propose d’intégrer à la stratégie de surveillance de la maladie de nouvelles espèces animales domestiques et sauvages, comme les chèvres, les vaches et les chevreuils, ou encore de surveiller les produits laitiers ainsi que les tiques.

"Pour éviter la contamination du lait, il est envisageable de limiter l’exposition aux tiques des ruminants, notamment les chèvres produisant du lait, par exemple grâce à l’installation de clôtures empêchant les contacts avec les zones les plus favorables à la présence de tiques, comme les zones boisées ou les haies, ou par la rotation des pâtures. Ces actions peuvent être complétées par la pasteurisation du lait dans les situations d’urgence : survenue de cas humains dus à une transmission alimentaire ou détection du virus infectieux dans le lait collecté", ajoute le rapport.

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