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Cytomégalovirus : un dépistage systématique durant la grossesse est recommandé par la HAS

L’autorité sanitaire demande de mettre en place un dépistage systématique de l’infection à cytomégalovirus chez les femmes enceintes.

Cytomégalovirus : un dépistage systématique durant la grossesse est recommandé par la HAS Astroid/iStock




L'ESSENTIEL
  • En cas d’infection par le cytomégalovirus, "le principal risque pour le fœtus est l’apparition de lésions cérébrales."
  • La HAS recommande au ministère chargé de la Santé de mettre en place un dépistage systématique chez les femmes enceintes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif.
  • Cette recommandation devra faire l’objet d’une réévaluation au bout de trois ans, sur la base de données qui devront avoir été recueillies d’ici là.

En France, environ 46 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déjà été en contact avec le cytomégalovirus, selon la Haute Autorité de Santé (HAS). "Ce taux, appelé séroprévalence, varie fortement selon les régions et peut atteindre jusqu’à 90 % dans les départements et régions d’outre-mer." Pour rappel, le cytomégalovirus, faisant partie de la sous-famille des herpès viridae, est excrété dans la salive, les larmes, le tube digestif, l’appareil respiratoire, les urines, les sécrétions génitales, le sperme et le lait. Ainsi, la transmission de cet agent pathogène se fait par le contact direct avec les fluides biologiques infectés de patients immunodéprimés ou de jeunes enfants en crèche, par exemple lors d’un baiser, d’un changement de couche ou d’un partage de linge de toilette ou de couverts. "La contamination indirecte par l’intermédiaire d’objets infectés est également possible", indique l’Hôpital Américain de Paris.

Cytomégalovirus : "le principal risque pour le fœtus est l’apparition de lésions cérébrales"

Dans 90 % des cas, l’infection par le cytomégalovirus passe inaperçue. Lorsque des symptômes apparaissent, la personne infectée souffre de fièvre et de fatigue, ainsi que de maux de tête, de douleurs musculaires, d’une perte de poids et, parfois, de pharyngite. "Le principal risque pour le fœtus est l’apparition de lésions cérébrales", pouvant entraîner des troubles vestibulaires, un retard global du développement ou des formes de paralysie. Autre complication possible pour l’enfant à naître : une perte auditive neurosensorielle unilatérale ou bilatérale. "Le risque de complications pour le fœtus est d’autant plus important que l’infection à CMV survient en début de grossesse, et tend à diminuer au fil de la gestation", peut-on lire sur le site Santé.fr.

Un dépistage systématique chez les femmes enceintes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif

Au niveau national, le dépistage de l’infection, réalisé par une prise de sang, n’est pas systématiquement proposé. "Une sérologie virale à la recherche d'une infection récente à CMV est demandée uniquement si des symptômes évocateurs apparaissent", précise l’Assurance Maladie. Cependant, en mai dernier, un collectif a exigé, dans une tribune au Monde, que le test sérologique fasse partie du suivi médical régulier durant la grossesse. Une demande qui a incité le ministère de la Santé à saisir la HAS afin qu’elle rende un avis sur la pertinence de ce dépistage systématique.

Afin d’émettre son avis, la HAS a pris en compte le fardeau que représente l’infection par le CMV au cours de la grossesse, les inégalités de dépistage sur le territoire et l’existence d’un test de détection et d’un traitement pouvant limiter la transmission au fœtus. Après son analyse, elle recommande de mettre en place un dépistage systématique, à destination de toutes les femmes enceintes dont le statut sérologique est inconnu ou négatif. "Le dépistage devra être réalisé au premier trimestre de grossesse chez les femmes enceintes séronégatives ou de statut sérologique inconnu. (…) Dans ce cadre, la HAS préconise de ne recourir qu’à des tests d’avidité IgG avec des seuils minimaux de performance en matière de sensibilité et de spécificité de 95 % dans le cadre de la séquence actuellement utilisée (IgM, IgG, avidité IgG). La HAS précise que les patientes devront être sensibilisées au maintien d’une hydratation suffisante et à l’administration du traitement par valaciclovir en plusieurs doses réparties sur 24 heures afin d’éviter l’apparition de potentiels effets secondaires rénaux."

Une mesure à réévaluer après 3 ans de mise en œuvre

D’après l’autorité sanitaire, cette mesure devra faire l’objet d’une réévaluation après trois ans de mise en œuvre, afin de faire le point sur sa pertinence et d’envisager éventuellement sa reconduction. "Elle préconise que le ministère de la Santé s’assure de la réalisation d’études pour lever les incertitudes persistantes, notamment les données épidémiologiques nationales (séroprévalence maternelle, fréquence et gravité des complications néonatales et chez l’enfant), la sécurité du valaciclovir sur le long terme, à plus large échelle et son effet sur les séquelles du fœtus et du nouveau-né, la performance globale de la séquence de tests de détection du CMV."

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