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Cytomégalovirus : pourquoi son dépistage est essentiel en cas de grossesse

Alors que le dépistage systématique de l’infection à cytomégalovirus n’est recommandé qu’en cas de symptômes chez la femme enceinte, un collectif exige, dans une tribune au Monde, que le test sérologique fasse partie du suivi médical régulier durant la grossesse.

Cytomégalovirus : pourquoi son dépistage est essentiel en cas de grossesse Astroid/iStock




L'ESSENTIEL
  • L'infection à cytomégalovirus (CMV) est une maladie virale qui peut atteindre le fœtus, plus précisément provoquer des troubles cérébraux, oculaires et auditifs, si elle survient chez une femme enceinte.
  • Cependant, une sérologie virale à la recherche de la maladie est prescrite uniquement si des symptômes évocateurs apparaissent.
  • Afin que toutes les patientes puissent bénéficier des traitements visant à réduire le risque de transmission et de séquelles, un collectif demande à rendre le dépistage du CMV systématique.

Salive, larmes, urines, sécrétions nasales… Le cytomégalovirus (CMV), un virus de la famille des Herpèsvirus, est excrété dans ces fluides corporels. Selon l’Assurance Maladie, les enfants de moins de 3 ans fréquentant une crèche ou une collectivité en sont, le plus souvent, porteurs, sans pour autant être malades. En général, les femmes enceintes contractent l’infection à cytomégalovirus, la plus fréquente des infections materno-fœtales, en entrant en contact avec ces tout-petits, par exemple en changeant leurs couches, en leur faisant des bisous ou en partageant le linge de toilette ou des ustensiles. "La contamination indirecte par l’intermédiaire d’objets infectés est également possible", indique l’Hôpital Américain de Paris.

CMV : des séquelles cérébrales, auditives et oculaires apparaissent chez les enfants

Chez les femmes enceintes, dont environ 40 % ne sont pas immunisés contre le cytomégalovirus en début de grossesse, la première infection, souvent asymptomatique, peut entrainer des manifestations accompagnées d’un syndrome pseudo-monucléosique (fatigue, ganglions, fièvre…).

En outre, cette maladie virale représente un danger pour le fœtus. "Lorsque le CMV traverse le placenta, le fœtus peut présenter ou non des symptômes dans l’utérus. Dans 90 % des cas, l’infection est inapparente chez le fœtus, mais des séquelles peuvent néanmoins apparaître après la naissance. C’est fréquemment le cas lorsque l’infection se produit au cours du troisième trimestre de grossesse", indique le site du Service Public d'information en santé.

En cas de contamination fœtale, qui se fait principalement par voie hématogène transplacentaire, les atteintes possibles pour l’enfant à naître sont essentiellement, des séquelles auditives avec une surdité, des anomalies oculaires (choriorétinite), un retard de croissance intra-utérin, des séquelles neurologiques (retard psychomoteur, épilepsie, etc.). Selon un collectif, dont la tribune a été publiée dans Le Monde, chaque année, 800 enfants naissent porteurs de handicaps dus à une infection au CMV. "Dans un tiers des cas d’infection sévère du fœtus, une naissance prématurée ou une fausse couche peut se produire, ce dernier cas étant provoqué par son décès dans l’utérus", peut-on lire sur Santé.fr.

Dépister systématiquement le cytomégalovirus chez les femmes enceintes, "une urgence sanitaire"

Le diagnostic de l’infection à cytomégalovirus est posé grâce à une prise de sang. Chez le fœtus, les anomalies sont détectées lors d’une échographie (retard de croissance intra-utérin, taille de la tête insuffisante, anomalies du cerveau, foie augmenté de volume, anomalies placentaires). Chez la mère, l'apparition d'un syndrome grippal avec fièvre, fatigue et maux de tête, survenant sans cause évidente, peut amener le médecin à prescrire une sérologie.

Dans la tribune, le collectif demande à intégrer le dépistage sérologique systématique du cytomégalovirus dans le suivi des grossesses, car cela "devient une évidence et une urgence sanitaire et éthique. (…) Aujourd’hui, seules les femmes bien informées – ou suivies par des professionnels sensibilisés – bénéficient d’une prise en charge optimale dans un véritable parcours de soins."

Pourtant, si l’infection est détectée de manière précoce, "des traitements antiviraux, dont l’innocuité est claire, et d’autres interventions médicales peuvent réduire le risque de transmission au fœtus et par conséquent le risque de séquelles chez l’enfant. Or, sans dépistage systématique, ces solutions restent hors de portée pour de nombreuses femmes."

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