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785 millions de boites vendues en 2013

Le marché français des génériques au ralenti

Par Julian Prial

Le marché des médicaments génériques a stagné en 2013. Pour l'association des professionnels du générique, il est urgent de prendre des mesures pour dynamiser les ventes et les prescriptions.

DURAND FLORENCE/SIPA

Après un rattrapage ces dernières années, le marché du médicament générique est à nouveau à l’arrêt en France. En effet, l’année 2013 est une année atone pour le médicament générique. « Une année symptomatique de l’absence de mesures structurelles de long terme », estime l'association "Générique, même médicament" (1) dans son dernier bilan 2013 sur le marché du générique.

Une économie de 2,4 milliards en 2013
D'après l'association, si l’on examine tout d'abord l’année 2013 dans son ensemble, on constate que la croissance du marché des médicaments génériques a retrouvé les taux connus des années 2006 et 2007 : soit + 12,7% en valeur et + 16% en volume. Ainsi, en 2013, le marché du médicament générique a représenté 785 Millions de boites vendus et 3,4 Millards d’€ de chiffre d’affaires.

Des chiffres importants pour l'Assurance maladie, car l'utilisation des médicaments génériques a permis une économie de 2,4 Mds sur 2013 et de près de 15,5 Mds d’€ depuis 2000.


Un retournement de tendance en juillet 
Pourtant, malgré ces chiffres à la hausse, ces industriels du médicament générique sont inquiets au vu de ce bilan 2013. « Car à y regarder plus en détails, l’année 2013 a été marquée par un retournement de tendance à compter du mois de juillet. » En effet, suite au rattrapage visible sur le premier semestre, le Gemme, l'association des professionnels du générique, constate un ralentissement puis une régression du marché à compter du mois d’août.
D'après l'association, le redémarrage du premier semestre est uniquement le prolongement d’une reprise « mécanique » après deux années consécutives de ralentissement. De plus, le Gemme regrette que cette évolution soit avant tout le signe d’une reprise exclusivement soutenue par la mesure Tiers Payant Contre Générique. Avec cette mesure, le patient est dispensé de l'avance des frais s'il accepte la subtitution du médicament prescrit par un générique.

Ainsi, au final, entre le premier et le second semestre, le marché du générique n'a presque plus progressé : + 1,81 % en volume et 0,18 % en valeur. Enfin, « dans ces conditions et sans mesures à l’égard des prescripteurs tant en ville qu’à l’hôpital, les perspectives d’évolution du marché et des économies collectives font état d’une croissance quasi-nulle pour 2014 », s'alarme le Gemme.

Les propositions pour booster les génériques
Face à ce constat, des mesures urgentes s’imposent « si, comme réaffirmé par le Président Hollande, la France souhaite enfin rattraper son retard ! », sur ses voisins européens.
Parmi les propositions formulées par l'association pour booster ce marché figure en premier lieu, « celle d'amener les prescripteurs à prescrire dans le répertoire des médicaments génériques dans des proportions proches de celles de leurs confrères européens. » Or, on en est loin. Actuellement, 40% des médicaments prescrits par les médecins français sont génériquables contre 70% au Royaume-Uni et en Allemagne.

Par ailleurs, l'association appelle à confirmer le rôle majeur des pharmaciens dans la substitution à des niveaux élevés, en veillant à maintenir le rôle économique du médicament générique à l’officine.
Enfin, il faut, selon elle, « relancer la confiance des patients en engageant sans délai une grande campagne de communication auprès du grand public. » 

(1) L’association réunit 14 industriels du médicament générique : les laboratoires Arrow Génériques/Actavis, Biogaran, Cristers, Delpharm, EG Labo, H2 Pharma, Hospira, Médis, Ranbaxy, Sandoz, Substipharm, Teva Laboratoires, Zentiva et Zydus.