- Une étude montre que le Champix, contenant de la varénicline, est trois fois plus efficace que le seul accompagnement comportemental pour aider les jeunes à arrêter de vapoter.
- Après trois mois, 28 % des jeunes traités avec ce médicament avaient cessé de vapoter, contre seulement 4 à 7 % dans les autres groupes.
- Les auteurs estiment que ce traitement est efficace est sans danger pour les adolescents et les jeunes adultes.
- Les auteurs estiment que ce traitement est efficace et sans danger pour les adolescents et les jeunes adultes.
“Toutes les études montrent que les jeunes qui utilisent des cigarettes électroniques sont presque trois fois plus susceptibles de consommer des cigarettes plus tard dans leur vie”, indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans un communiqué. Le mieux, pour la santé, est donc d’arrêter le vapotage le plus tôt possible.
Le Champix, un médicament pour le sevrage tabacologique
Et pour cela, les jeunes peuvent utiliser du Champix, un médicament contenant de la varénicline. Cette substance se fixe sur les récepteurs à la nicotine présents dans le cerveau et aide ainsi les fumeurs en sevrage à soulager les symptômes de manque. Habituellement, le Champix est prescrit aux fumeurs de cigarettes. Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue JAMA, montre son efficacité chez les adolescents et les jeunes qui vapotent.
“Le vapotage est très populaire chez les enfants, et nous savons que cette exposition précoce à la nicotine peut aggraver la dépendance à des drogues comme la cocaïne”, souligne le Dr A. Eden Evins, l’un des auteurs, dans un communiqué. En effet, dans les pays occidentaux, l’usage de la vapoteuse a fortement augmenté chez les jeunes : il a doublé chez les jeunes Canadiens de 16 à 19 ans, entre 2017 et 2022, et il a été multiplié par trois chez les jeunes Anglais sur la même période.
"La prescription de varénicline [est] la meilleure solution"
“Nous souhaitions aider les adolescents et les jeunes adultes à arrêter de fumer, et nous avons constaté que la prescription de varénicline était la meilleure solution”, poursuit le spécialiste. Pour tester ce médicament, les chercheurs ont mené un essai clinique sur 261 participants âgés de 16 à 25 ans. Ceux-ci étaient répartis en trois groupes, en fonction de la méthode choisie pour arrêter de vapoter.
Dans le premier, les participants prenaient de la varénicline, bénéficiaient d’un accompagnement comportemental hebdomadaire et avaient accès au service de soutien gratuit par SMS appelé “This Is Quitting” ("Ça c'est arrêter"). Dans le deuxième groupe, les médicaments étaient des placebos et les participants suivaient un accompagnement comportemental hebdomadaire et avaient accès à “This Is Quitting”.
Enfin, dans le dernier, les jeunes avaient seulement accès au service de soutien gratuit par SMS. Chaque semaine, les participants indiquaient s'ils avaient réussi à arrêter de vapoter. Leurs réponses étaient vérifiées par les chercheurs, grâce à des tests salivaires.
51 % des jeunes arrêtent de vapoter avec du Champix
Résultat : après douze semaines de traitement et lors du suivi à trois mois, le premier groupe sous varénicline présentait le taux de réussite le plus élevé. Dans le détail, 51 % des participants ayant pris de la varénicline avaient arrêté de vapoter, contre 14 % dans le deuxième groupe et 6 % dans le dernier. Au bout de trois mois, 28 % des jeunes du premier groupe avaient arrêté de vapoter, contre 7 % dans le groupe sous placebo et 4 % chez les participants qui n’avaient accès qu’au service de soutien gratuit par SMS.
“La varénicline s'est avérée non seulement efficace pour cette tranche d'âge, mais aussi sûre, assure Randi Schuster, autre auteur. Point crucial : aucun participant ayant arrêté le vapotage ne s'est tourné vers la cigarette. (...) Nos résultats montrent l'efficacité et l'innocuité de cette thérapie.”