- La gonorrhée est une infection sexuellement transmissible, de plus en plus résistante aux traitements.
- Un traitement antibiotique utilisé contre les infections urinaires pourrait permettre de la soigner.
- Il est aussi efficace et plus facile à prendre que le traitement actuel.
Plus de 80 millions de personnes ont été atteintes par la gonorrhée en 2020, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Dans la revue scientifique The Lancet, des scientifiques révèlent qu'un nouveau traitement pourrait permettre de soigner la maladie. La gépotidacine, un antibiotique utilisé pour lutter contre les infections urinaires, serait efficace pour traiter cette infection sexuellement transmissible.
Gonorrhée : une maladie résistante aux traitements
"La résistance aux antimicrobiens de la bactérie responsable de la gonorrhée a augmenté rapidement ces dernières années et a réduit les options thérapeutiques", alerte l’OMS. Or, les auteurs de l’étude rappellent qu’en l’absence de traitement, la gonorrhée peut entraîner de graves complications, en particulier chez les femmes, chez qui elle peut augmenter les risques de grossesse extra-utérine et d’infertilité. "Il est urgent de trouver de nouveaux traitements contre la gonorrhée, faute de nouveaux antibiotiques depuis les années 1990", préviennent-ils.
Un nouvel antibiotique aussi efficace que le traitement standard contre la gonorhée
Ces spécialistes, issus d’universités américaines et britanniques, ont recruté 622 patients pour tester l’efficacité du traitement. Ils ont comparé la gépotidacine, sous forme de comprimé oral, au traitement actuel : la ceftriaxone en injection et l’azithromycine, un comprimé. Ils ont constaté que la gépotidacine était aussi efficace que le traitement actuel pour traiter l’infection. "Le nouveau comprimé s'est avéré efficace contre les souches de la gonorrhée résistantes aux antibiotiques existants, développent-ils. Aucun effet secondaire grave n'a été observé chez les patients traités par l'un ou l'autre médicament."
Gonorrhée : un nouveau traitement moins contraignant pour soigner les formes urogénitales
Pour ces scientifiques, ce nouveau traitement pourrait constituer un outil important pour lutter contre la progression des souches de gonorrhée qui deviennent résistantes au traitement standard. "De plus, un traitement sous forme de comprimé seul, sans injection, améliorerait probablement l'expérience des patients", estiment-ils. Ils précisent toutefois que l’étude portait uniquement sur la gonorrhée urogénitale, avec un groupe d’études composé majoritairement d'hommes blancs. "Par conséquent, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’impact du nouveau traitement sur la gonorrhée du rectum et de la gorge, ainsi que chez les femmes, les adolescents et les diverses ethnies", préviennent-ils.