ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Infection urinaire : une découverte sur E. coli ouvre la voie à de nouveaux traitements

Cystite

Infection urinaire : une découverte sur E. coli ouvre la voie à de nouveaux traitements

Par Virginie Galle

Les bactéries Escherichia coli ont une méthode bien à elles pour provoquer des infections urinaires (ou cystites). Explications. 

Mintra Kwthijak / istock.
Chaque année, environ 800.000 cas de cystite sont recensés en France.
Cette maladie, aussi connue sous le nom "d'infection urinaire", n'est pas grave mais peut être très handicapante.
Des chercheurs ont fait une avancée significative concernant le développement de cette pathologie.

Comment les bactéries Escherichia coli acquièrent-elles le pouvoir de provoquer des infections urinaires ? Une nouvelle recherche vient de donner la réponse.

L’étude publiée dans PNAS a mis au jour comment la bactérie Escherichia coli (ou E. coli), responsable de la plupart des infections urinaires, est capable d'utiliser les nutriments de l'hôte pour se reproduire à un rythme extraordinairement rapide pendant l'infection, et ce malgré l'environnement presque stérile de l'urine fraîche.

Infection urinaire et Escherichia coli : le rôle des "systèmes de transport"

Hébergés par l'université du Michigan, les chercheurs du laboratoire de Harry Mobley ont commencé par étudier des souches mutantes qui ne se répliquaient pas aussi bien dans des modèles de souris, afin d'identifier les gènes bactériens qui pourraient être importants pour l'établissement de l'infection.

Ce faisant, ils ont identifié un groupe de gènes contrôlant les systèmes de transport.

"Lorsque les bactéries ont besoin d'un élément pour se développer, par exemple un acide aminé, elles peuvent l'obtenir de deux manières", explique Harry Mobley, professeur de microbiologie et d'immunologie. "Elles peuvent le fabriquer elles-mêmes ou le voler à leur hôte en utilisant ce que nous appelons un système de transport", poursuit-il.

Les scientifiques ont ensuite comparé une bibliothèque de protéines de transport d'E. coli à d'autres espèces d'agents pathogènes de l'infection urinaire pour voir lesquelles étaient importantes pour l'infection. Ils ont alors découvert qu'un type de transporteur appelé ABC (pour ATP-binding cassette) jouait un rôle essentiel.

Infection urinaire et Escherichia coli : vers de nouvelles thérapies ? 

Ces résultats ouvrent la porte à de nouvelles thérapies, ce qui est particulièrement intéressant au vu de l’augmentation de la résistance aux antibiotiques un peu partout dans le monde.

"Si l'on inhibe ces systèmes de transport, on peut peut-être inhiber la croissance rapide de ces bactéries", conclut Harry Mobley.

Infection urinaire due à Escherichia coli : incidence et symptômes

Chaque année, environ 800.000 cas de cystite sont recensés en France. Les femmes sont davantage touchées que les hommes par cette infection, dont voici les principaux symptômes :

- des brûlures ou des douleurs en urinant ;

- une sensation de poids dans le bas du ventre ou des douleurs du bas ventre ;

- des besoins pressants d'uriner (impression de ne pas pouvoir se retenir) ;

- des besoins d'uriner très souvent sans pouvoir évacuer beaucoup d'urine (pollakiurie) ;

- des urines troubles, dégageant une odeur inhabituelle et contenant éventuellement des traces de sang.