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Infectiologie

3 cas de choléra "autochtones" confirmés à Mayotte

Par Diane Cacciarella

Trois cas de choléra autochtones ont été recensés à Mayotte, ce qui signifie que les personnes ont contracté la pathologie sur le territoire, selon l'agence régionale de santé (ARS).

Media Lens King/iStock
À Mayotte, trois cas de choléra autochtones ont été recensés, ce qui signifie que les personnes ont contracté la pathologie sur le territoire.
En mars, dix cas de choléra avaient été identifiés par l’ARS, il s’agissait de personnes venant des Comores.
23 pays signalent actuellement des épidémies de choléra et les Comores font partie de ceux les plus touchés.

La situation inquiète à Mayotte : trois cas de choléra autochtones ont été identifiés sur l’île, selon l’Agence régionale de santé (ARS). Cela signifie que les personnes touchées ont contracté la pathologie sur le territoire et qu’elles n’ont pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes.

Des cas de choléra autochtones selon l’ARS

Depuis le 18 mars dernier et l’identification du premier cas, ce sont donc 10 cas qui ont été confirmés à Mayotte”, indiquait l’ARS dans un communiqué publié le 15 avril. Il s’agissait de personnes venues des Comores, archipel proche de Mayotte touché par une épidémie de choléra depuis le début de l’année. 

À ces 10 cas, s’ajoutent désormais les trois nouveaux cas autochtones : une femme, un homme et un nourrisson, qui n’ont pas de lien biologique. “Le plus probable”, a indiqué Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS, lors d’une conférence de presse, est que ces patients ont été contaminés par “une personne malade [qui] ne s’est pas présentée au SAMU.

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë qui se transmet par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Mais, dans le livret de recommandations et conduite à tenir, l’ARS rappelle que “la transmission se fait surtout par les mains. Une personne malade va (à la suite d'un passage aux toilettes en général) porter des bactéries sur les mains et les transmettre : soit directement en touchant une autre personne (...) soit indirectement en touchant un objet.

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la plupart des personnes infectées ne manifestent pas de symptômes. Pour ceux qui en ont, ceux-ci restent bénins à modérés dans la majorité des cas. Mais une minorité de malades souffre de diarrhée aqueuse aiguë, avec une déshydratation sévère. Sans traitement, cette maladie peut ainsi être mortelle. 

Nous devons suivre de près cette situation, nous sommes en train de mettre en place des mesures d’identification des contacts, de mise sous antibiotiques et nous organisons la vaccination des habitants de cette zone”, a assuré Olivier Brahic.

L’épidémie de choléra touche 23 pays

En février dernier, l’ARS avait mis en place un plan de riposte en cas d’introduction avec, notamment, des contrôles sanitaires aux frontières renforcés pour une meilleure traçabilité des voyageurs. Ce samedi, un centre de dépistage devrait être ouvert à Mayotte.

L’objectif est d’étouffer tout départ d’épidémie en se rendant sur place pour désinfecter le foyer et identifier les cas contacts à qui nous donnons un traitement antibiotique”, détaille Olivier Brahic. 

À Mayotte, 1.000 personnes ont été vaccinées sur le territoire. En stock, il reste 4.000 doses auxquelles devraient s’ajouter 2.600 autres vaccins qui arrivent sur l’île la semaine prochaine. 

Selon l’OMS, 700.000 cas de choléra ont été signalés en 2023 et, actuellement, 23 pays signalent des épidémies de choléra. L’Éthiopie, la Somalie, le Mozambique, la République démocratique du Congo, le Zimbabwe, la Zambie et les Comores font partie des pays les plus touchés.