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Semaine européenne de la vaccination

Vaccins : ils ont sauvé au moins 154 millions de vies en 50 ans, selon l’OMS 

Par Mégane Fleury

D’après une étude de l’OMS, la vaccination a surtout sauvé la vie de nourrissons, notamment le vaccin contre la rougeole. 

Gajus/istock
Depuis 50 ans, la vaccination a sauvé environ 154 millions de personnes dans le monde.
Les enfants en bas âge représentent la majorité des vies sauvées.
Le vaccin contre la rougeole est celui ayant eu l’impact le plus fort.

Six vies sauvées toutes les minutes grâce à la vaccination. Cette estimation provient d’une étude parue dans The Lancet, et menée par l’Organisation mondiale de la Santé. Au total, depuis cinquante ans, environ 154 millions de vie auraient été sauvées. "La grande majorité des vies sauvées - 101 millions - étaient celles de nourrissons", précise l’OMS dans un communiqué. La vaccination a amélioré l’espérance de vie à la naissance, mais aussi les chances de "mener une vie saine jusqu’à l’âge adulte" pour les bébés.  

Quels vaccins ont contribué à améliorer l’espérance de vie ?

L’étude démarre en 1974, date de lancement du Programme élargi de vaccination, par l’Assemblée mondiale de la santé. Son objectif était de vacciner tous les enfants contre la diphtérie, la rougeole, la coqueluche, la poliomyélite, le tétanos, la tuberculose et la variole. Au démarrage du programme, 5 % des nourrissons dans le monde avaient accès à la vaccination, aujourd’hui, 84 % des nourrissons ont reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP), "le marqueur mondial de la couverture vaccinale", note l’OMS.

L’organisation précise que le nombre de vies sauvées grâce à la vaccination est "une estimation prudente et non un compte-rendu complet de l'impact salvateur des vaccins". En effet, il existe aujourd’hui des vaccins pour protéger contre environ 30 maladies potentiellement mortelles, et l’étude porte sur 14 d’entre elles : diphtérie, Haemophilus influenzae de type B, hépatite B, encéphalite japonaise, rougeole, méningite A, coqueluche, pneumococcide invasive, poliomyélite, rotavirus, rubéole, tétanos, tuberculose et fièvre jaune. Selon les conclusions de la recherche, celui contre la rougeole a eu "l’impact le plus significatif" sur la mortalité des enfants : il représente 60 % des vies sauvées dans cette classe d’âge.

Handicap, espérance de vie, dépenses de santé : les multiples bénéfices de la vaccination 

Mais la vaccination a des effets positifs à long terme : les statistiques réalisées montrent qu’elle permet de gagner en moyenne 66 années de vie. "Les impacts sociétaux, économiques ou éducatifs sur la santé et le bien-être au cours des 50 années ont également contribué à réduire davantage la mortalité", estime l’OMS. La vaccination réduit aussi le risque de handicap. "À la suite de la vaccination contre la poliomyélite, plus de 20 millions de personnes sont capables de marcher aujourd'hui qui, autrement, auraient été paralysées, et le monde est sur le point d'éradiquer la poliomyélite, une fois pour toutes", développe le communiqué.

Vaccination : quelles pistes d’amélioration ?

Si l’organisation se réjouit de ces résultats, elle indique que la vaccination doit être étendue. "Il y avait encore 33 millions d'enfants qui ont manqué une dose de vaccin contre la rougeole en 2022 : près de 22 millions ont manqué leur première dose et 11 millions supplémentaires ont manqué leur deuxième dose", explique le document. L’objectif d’un taux de couverture de 95 %, avec deux doses, pour la rougeole, permettrait de protéger la population. Or pour l’heure, le taux de couverture mondial de la première dose de vaccin est de 83 % et de 74 % pour la deuxième. Ainsi, l’OMS estime primordial de continuer à promouvoir la vaccination et à développer de nouveaux sérums. 

"Les vaccins sont parmi les inventions les plus puissantes de l'histoire, rendant les maladies autrefois craintes évitables, commente le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Grâce aux vaccins, la variole a été éradiquée, la poliomyélite est au bord du gouffre, et avec le développement plus récent de vaccins contre des maladies comme le paludisme et le cancer du col de l'utérus, nous repoussons les frontières de la maladie. Grâce à la recherche, à l'investissement et à la collaboration continus, nous pouvons sauver des millions de vies supplémentaires aujourd'hui et au cours des 50 prochaines années."