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Mois de la santé masculine

Hypertrophie bénigne de prostate : ce qu’il faut savoir sur ce trouble urinaire

Par Sophie Raffin

Survenant avec l'âge, l’hypertrophie bénigne de prostate est très fréquente chez les hommes de plus de 50 ans : le point sur les symptômes et solutions contre ce trouble urinaire qui impacte fortement leur quotidien.

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L'hypertrophie bénigne de prostate est une affection très fréquente chez les hommes de plus de 50 ans.
Environ 30 % des hommes de plus de 65 ans ont des symptômes liés à ce trouble.
Il existe plusieurs moyens de la soulager allant des conseils hygiène - diététique à l'intervention.

Lorsque les hommes vieillissent, leur prostate aussi. Cet organe sexuel, qui fabrique et émet le sperme, est alors de plus en plus susceptible d'avoir des problèmes. L’une des affections les plus fréquentes des cinquantenaires est l’hypertrophie bénigne.

Hypertrophie bénigne de prostate : 5 symptômes urinaires à repérer

“Le mot le plus important à retenir dans cette pathologie est “bénigne”. Survenant avec l’âge, l’hypertrophie est due à l’apparition d’un adénome (tumeur bénigne) au sein de la prostate, le plus souvent au niveau de la partie située au contact de l'urètre, appelée zone de transition”, a expliqué l’urologue Dr Souhil Lebdaï à l’occasion du lancement du 1er mois de la santé masculine organisé par l’Association Française d’Urologie.

La pathologie n’est pas grave, mais elle peut affecter fortement la qualité de vie. En effet, plus l’hypertrophie augmente, plus elle gène le passage de l’urine. Ce qui provoque :

"En fait, faire pipi cesse d’être tout à fait naturel et devient problématique pour les messieurs. Ces symptômes peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie. Les gens vivent mal ces symptômes, car cela a un impact quand ils vont au restaurant, au théâtre, en voiture... Ces troubles mictionnels prennent une place de plus importante dans leur vie", a expliqué le Dr Souhil Lebdaï.

Ils sont également une source d’angoisse importante. "Les patients confondent souvent l'hypertrophie de la prostate et cancer. Mais ce n’est pas un cancer, et surtout, ce n’est pas une pathologie pré-cancéreuse. Il faut les rassurer sur ce point : ce n’est pas parce qu’on a des troubles mictionnels que l’on a un cancer", a assuré l'urologue.

Hypertrophie bénigne de prostate : “les moyens de soulager les patients sont nombreux

Il ne faut pas hésiter à consulter en cas de troubles, car l’urologue a de nombreux moyens à sa disposition pour soulager les patients. "Parfois, les patients ne font pas tout à fait comme il faut et on peut corriger des choses dans leur hygiène de vie pour pouvoir améliorer de façon significative leur confort”, assure l’expert.

Il leur est conseillé de :

Si ces conseils hygiéno-diététiques ne suffisent pas à diminuer les symptômes, des médicaments permettant de détendre la prostate ou encore de diminuer l’inflammation et sa taille peuvent être prescrits (alpha-bloquant, inhibiteurs de la 5 alpha réductase, extraits de plante…). S'ils ne font pas effet non plus, des interventions chirurgicales peuvent être proposées. Le principe de ces opérations est de désobstruer la prostate pour que les urines puissent passer plus facilement. “Aujourd'hui, nous disposons de nombreuses techniques peu invasives permettant de soulager les malades tout en limitant les risques de complications ou de séquelles. On privilégie par exemple l’endoscopie, moins invasive. Un des enjeux de ces traitements est d’améliorer le confort des patients sans pour autant altérer leur sexualité”, a prévenu l’urologue.

Pour lui, les hommes ne doivent pas repousser la prise de rendez-vous, s'ils ont des symptômes. “Ce qu'il faut retenir c'est que l’hypertrophie bénigne de la prostate ne met pas la vie du patient en péril, mais elle peut avoir un impact important sur la qualité de la vie. Il ne faut donc pas la négliger. Les patients ne doivent pas hésiter de parler de leurs difficultés urinaires à leur médecin traitant ou un urologue.