ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les émotions négatives pourraient influencer le niveau d’activité physique

Psychologie

Les émotions négatives pourraient influencer le niveau d’activité physique

Par Diane Cacciarella

Le tempérament des femmes à l’âge adulte et le ressenti d'émotions négatives pourraient influencer leur niveau d’activité physique à partir de 61 ans.

Drazen Zigic/iStock
Les femmes qui ressentent plus d’émotions négatives à l’âge de 42 ans auraient des niveaux plus faibles d’activité physique à 61 ans.
Selon les chercheurs, celles-ci pourraient éprouver moins de plaisir en faisant des activités physiques, comparativement à celles qui ont moins d’émotions négatives.
Le niveau de sédentarité est davantage lié au métier qu’à l’enfance.

48 % des femmes âgées de 50 à 64 ans ont pratiqué une activité physique ou sportive au moins une fois dans l’année et 36 % en font chaque semaine, selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée en 2017. Mais pourquoi certaines femmes font-elles du sport et d’autres très peu voire pas du tout ? Des chercheurs ont peut-être trouvé la réponse. 

La sédentarité davantage liée à la profession qu’à l’enfance 

Dans une nouvelle étude publiée dans la revue BMC Public Health, des scientifiques estiment que les niveaux d’activité physique et de sédentarité chez les femmes à partir de 61 ans pourraient être liés au comportement socio-émotionnel qu’elles avaient durant l’enfance et à leur tempérament à l’âge adulte. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont utilisé les données de l’étude longitudinale de Jyväskylä sur la personnalité et le développement social (JYLS). Ainsi, commencés en 1968, ces travaux ont suivi des patients depuis leurs 8 ans et pendant plusieurs dizaines d’années.

Le comportement socio-émotionnel (l’activité comportementale, le comportement contrôlé, l’émotivité négative) a été évalué à 8 ans, le tempérament à 42 ans, et l'activité physique et la sédentarité à 61 ans. Chez les hommes, les scientifiques n’ont pas observé de lien entre ces données. En revanche, chez les femmes, l’activité comportementale enregistrée à 8 ans (jouer avec les autres enfants par exemple) prédisait des niveaux plus élevés de comportement sédentaire quotidien à 61 ans. Néanmoins, en prenant en compte le statut professionnel des participantes, le lien entre l’activité comportementale durant l’enfance et la sédentarité était moins évident. 

Les émotions négatives en lien avec l’activité physique

"Les filles qui ont été socialement plus actives dans leur enfance sont plus susceptibles de poursuivre des études supérieures et de se retrouver dans des professions telles que des rôles d'expert, qui impliquent beaucoup de temps assis”, développe Johanna Ahola, l’une des autrices.

Pour ce qui est du tempérament, les scientifiques notent que celui mesuré à 42 ans influencerait le niveau d’activité physique des femmes à 61 ans. Dans le détail, celles qui ressentaient plus d’émotions négatives (frustration, tristesse) à 42 ans faisaient moins d’activité physique à 61 ans. "Il se pourrait que les femmes qui éprouvent davantage d'émotions négatives aient moins de plaisir (à faire) des activités physiques (d’intensité) modérée à intense”, explique Tiia Kekäläinen, autre auteur de cette étude.