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Nouvelle technologie

Alzheimer : un test pourrait détecter la maladie 20 ans à l'avance

Par Sophie Raffin

Des chercheurs australiens ont développé un test sanguin qui pourrait prédire le risque de développer la maladie d'Alzheimer jusqu'à 20 ans avant les premiers symptômes.

jarun011/istock
Un nouveau test sanguin non-invasif pourrait aider à prédire le risque de développer la maladie d'Alzheimer jusqu'à 20 ans avant l'apparition des symptômes.
La puce de silicium ultra-mince, développée par des chercheurs australiens, peut analyser les protéines présentes dans le sang une par une à l'aide d'un algorithme d'IA avancé.
L'équipe affirme que l'algorithme pourrait être utilisé pour dépister d'autres pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques (SEP).

Depuis des années, les scientifiques tentent de mettre au point un test permettant de détecter précocement la maladie d'Alzheimer avec une simple prise de sang. Une équipe de l'université nationale australienne (ANU) a fait une avancée importante dans ce domaine. En couplant la nanotechnologie avec l'intelligence artificielle, les chercheurs sont parvenus à mettre au point une puce ultra-fine capable d'analyser les protéines du sang et de détecter les biomarqueurs de la pathologie neurodégénérative.

Maladie d'Alzheimer : une puce analyse le sang en quelques secondes

La puce de silicium, développée par les chercheurs de l'ANU, présente des nanopores, de minuscules trous de la taille d'un nanomètre. Pour le test, il faut placer une petite quantité de sang dessus puis l'insérer dans un appareil de la taille d'un téléphone portable. Cet appareil utilise un algorithme d'intelligence artificielle avancé pour analyser les protéines une par une et déterminer la présence ou non de biomarqueurs de la démence.

"Actuellement, la maladie d'Alzheimer est principalement diagnostiquée sur la base de signes de détérioration mentale, stade auquel la pathologie a déjà gravement endommagé le cerveau", rappelle dans un communiqué le professeur Patrick Klut de l'École de recherche en physique de l'ANU, co-auteur de l'étude. "La détection précoce, qui est vitale pour un traitement efficace, implique normalement des procédures hospitalières invasives et coûteuses -  telles qu'une ponction lombaire - qui peuvent être physiquement et mentalement éprouvantes pour les patients".

D'après les résultats de l'expérimentation, la technique qu'il a mise au point, permettrait de prédire les risques de développer la pathologie neurodégénérative jusqu'à 20 ans avant les premiers symptômes. Elle présente aussi l'avantage, selon l'expert, de ne nécessiter qu'un petit échantillon de sang et de donner des "résultats en temps quasi-réel".

La puce pourrait détecter d'autres pathologies neurodégénératives

"Le test simple et rapide pourrait être effectué par des médecins généralistes et d'autres cliniciens, ce qui éliminerait le besoin d'une visite à l'hôpital et s'avérerait particulièrement pratique pour les personnes vivant dans des zones régionales et éloignées", ajoute le professeur Kluth dont les travaux ont été publiés dans la revue Small Methods le 18 septembre 2023.

Mais, cela ne serait pas le seul avantage de cette nouvelle technologie basée sur la nanotechnologie selon l'équipe de recherche. Les scientifiques de l'ANU affirment que l'algorithme pourrait être entraîné pour dépister plusieurs affections neurologiques en même temps, notamment la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques (SEP) et la sclérose latérale amyotrophique (SLA).