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Cerveau

Neurologie : on sait pourquoi certains patients n'ont pas conscience de leurs déficits

Par Diane Cacciarella

Des chercheurs ont découvert pourquoi certains patients n'ont pas conscience des déficits neurologiques ou physiques dont ils souffrent, un phénomène appelé anosognosie.

Zinkevych/iStock
Des chercheurs ont découvert un réseau cérébral commun à l’anosognosie visuelle et motrice.
Dans ce réseau, la zone cérébrale responsable de la mémoire, l’hippocampe, est impliquée.
Cela signifie que la prise de conscience d’un déficit sollicite la mémoire.

L’anosognosie c’est le manque de conscience d’un patient vis-à-vis de ses déficits”, définit Thomas Guieysse, doctorant en neurosciences, IM2A, Pitié-Salpêtrière AP-HP dans une vidéo pour la Fondation Recherche Alzheimer. Dans une nouvelle étude, des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital ont trouvé un réseau cérébral commun à deux types d’anosognosie (moteur et visuel) et qui implique l’hippocampe, c’est-à-dire la mémoire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Annals of Neurology.

Anosognosie : des réseaux cérébraux pour chaque forme du trouble

Plus précisément, les scientifiques ont voulu identifier les réseaux cérébraux impliqués dans l’anosognosie motrice et visuelle. La première est le fait de ne pas avoir conscience de ses troubles moteurs tandis que la deuxième consiste à ne pas se rendre compte de ses problèmes de vision. Autrement dit, les patients sont persuadés de marcher ou de voir comme tout le monde.

Lors de leurs travaux, les chercheurs ont cartographié 267 liaisons cérébrales associées à une perte de vision (avec et sans conscience) ou à une faiblesse (avec et sans conscience aussi). Cela leur a permis de repérer les réseaux en cause pour chacune des deux formes d'anosognosie. 

L’hippocampe joue un rôle dans la reconnaissance d’un déficit

Mais, les scientifiques ont aussi identifié un réseau cérébral partagé pour ces deux types d’anosognosie : celui responsable de la prise de conscience des déficits. Dans ce réseau, l’hippocampe a un rôle très important. 

Ce sont les premiers résultats [scientifiques] qui ont permis d’identifier le rôle de l'hippocampe dans (...) l'anosognosie visuelle, explique Isaiah Kletenik, l’un des auteurs. Les structures associées à la mémoire sont nécessaires pour reconnaître un déficit en comparant [la vision actuelle] aux informations stockées dans la mémoire, tout en [se rendant compte de] ses performances [actuelles] par rapport aux capacités d’avant."

L’hippocampe est une région du cerveau responsable du fonctionnement de la mémoire et des apprentissages. Les chercheurs estiment donc que la mémoire est nécessaire pour reconnaître un déficit… Lorsqu’il y a une non perception des troubles, comme c’est le cas lorsqu’un patient est atteint d’anosognosie, l’hippocampe est donc impliqué.