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Etude de l'Insee

Mortalité au volant : les radars plus efficaces à court terme

Par Bruno Martrette

Selon une étude de l'Insee, les radars fixes contribuent à réduire de 50 à 75% le nombre de tués sur la route. Cet effet bénéfique diminue après 6 mois d’implantation du dispositif.

JS EVRARD/SIPA
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Depuis la fronde bretonne des bonnets rouges contre l'écotaxe, de nombreux portiques ont été vandalisés. Mais, les radars routiers payent aussi un lourd tribut. A ce jour, 44 d'entre eux ont déjà été détruits, rien qu'en Bretagne, la moitié serait hors d'usage, d'après les autortiés locales. Pourtant, ces radars sauvent des vies ! C'est justement ce que démontre une étude publiée ce jeudi par l'Insee (1), selon laquelle les radars fixes améliorent la sécurité sur les routes. Un effet positif qui s'estompe néanmoins au fil du temps.

Les radars fixes diminuent le nombre d'accidents et de morts
Dans cette recherche, l'objectif des chercheurs était de mesurer l'effet sur les accidents de la route des radars automatiques vitesse fixes installés en France à partir de 2003. Ces accidents ont ainsi été mesurés dans chaque commune sur une base mensuelle ou trimestrielle de 1998 à 2007. Cette étude ne concernait que des communes de moins de 6 000 habitants. Résultat, les radars fixes diminuent de 13 à 17 % le nombre d'accidents corporels, et de 50 à 75 % le nombre de décès au cours des premiers mois suivant leur installation. Des résultats significatifs, même si les chercheurs soulignent qu’on ne décompte dans ces petites communes « que 30% de l’ensemble des accidents corporels, mais quand même 70% des décès liés aux accidents de la route. ». Malheureusement, l'effet escompté des radars ne dure qu'un temps, un temps très court visiblement.

Les automobilistes contourneraient les radars
En effet, l'effet dissuasif du radar fixe décroît au bout d'un certain temps, tout en restant non négligeable. Ainsi, après six mois d'implantation, une réduction de 11 % pour les accidents de la route, et de 25 % à 50 % pour les décès subsite, par rapport à une situation sans radar fixe. Pour expliquer cet effet bénéfique qui s'estompe au fils des mois, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses. D'une part, les conducteurs pourraient « sur-réagir » dans les premiers temps qui suivent l’installation du radar, et ralentir sur de plus longues distances avant et après le passage de celui-ci. Les mois suivant, les automobilistes ne réduiraient leur vitesse qu’à l’approche immédiate du radar.
D'autre part, l'équipe de l'Insee rappelle que l’étude en question « se concentre uniquement sur une commune dans son ensemble et non pas au lieu précis où le radar est implanté ». Il estiment donc probable que les conducteurs empruntent d’autres routes pour contourner l’obstacle. « La circulation ainsi détournée peut entraîner des accidents qui ne se produiraient pas sur le site du radar », concluent-ils.

740 morts évitées en 10 ans

Au final, en extrapolant jusqu'en 2011 les résultats obtenus sur la période 1998-2007 dans cette étude, l'installation des radars fixes dans les communes de moins de 6 000 habitants aurait évité environ 740 décès, 2 750 blessés graves et 2 230 accidents entre 2003 et 2011.

(1) L'Institut national de la statistique et des études économiques