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VIH : pourquoi le dépistage reste primordial ?

Par Mégane Fleury

Le nombre de dépistages du VIH réalisés en France ne retrouve pas son niveau d’avant-Covid. Pourtant, il est important de détecter le virus suffisamment tôt pour limiter les risques de transmission et bloquer l’évolution de l’infection. 

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En 2021, 5,7 millions de sérologies VIH ont été réalisées en France.
Le chiffre a diminué de 13 % entre 2019 et 2020, à cause de la crise sanitaire.

Se faire dépister, c’est préserver sa santé ! C’est le message qu’a fait passer Florence Thune, directrice générale de Sidaction à France Info. En France, le nombre de dépistages du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a augmenté de 8 % entre 2020 et 2021, mais reste encore inférieur aux chiffres d’avant-Covid. "On doit considérer cela comme une bonne nouvelle, même-si on n'a pas retrouvé le niveau de 2019, c'est ce que l'on doit atteindre et même dépasser, c'est un challenge pour 2022", a-t-elle commenté. 

Détecter le VIH tôt pour améliorer les effets des traitements 

Selon elle, ce retard peut s’expliquer par le fait que "les personnes se sentent de nouveau moins concernées par le VIH". Or, le virus continue de circuler : en 2021, 5.013 personnes ont découvert leur séropositivité en France. Plus le VIH est détecté tôt, plus il est aisé de lutter contre l’infection. "Connaître son statut sérologique, c’est pouvoir bénéficier des traitements antirétroviraux permettant de vivre comme tout le monde, rappelle Florence LOT, direction des maladies infectieuses de Santé publique France, dans un communiqué. (…) Plus l’infection à VIH est diagnostiquée tôt, plus les bénéfices du traitement sont importants, que ce soit au niveau individuel ou collectif, permettant ainsi de lutter contre la transmission du VIH." Or, l’année dernière, 29 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection. 

Une détection précoce du VIH peut permettre d'éviter l’apparition du sida 

Lorsqu’une personne est contaminée par le VIH, le virus détruit progressivement ses cellules immunitaires, ce qui affaiblit progressivement le système immunitaire, si aucun traitement n’est mis en place. "Des maladies peuvent alors survenir, explique Santé Publique France. Certaines d’entre elles sont appelées “maladies opportunistes” car elles profitent de la diminution de l’immunité pour se développer. Lorsqu’une personne a une ou plusieurs maladies de ce type, elle a le sida (Syndrome d’Immunodéficience Acquise)." L’Inserm cite différents exemples de cancers et infections opportunistes liés au sida : la pneumocytose pulmonaire, la tuberculose, la toxoplasmose cérébrale, la candidose œsophagienne, la maladie de Kaposi et les lymphomes non hodgkiniens. "Aujourd'hui, on meurt du sida en France parce qu'on ne va pas assez rapidement vers le dépistage", souligne Florence Thune, directrice générale de Sidaction à France Info.

Quels sont les avancées dans les traitements contre le VIH ?

Actuellement, il n’existe pas de traitement qui permette d’éliminer totalement le virus de l’organisme. Mais certains médicaments permettent d’empêcher sa multiplication dans l’organisme. "Si les traitements sont bien pris, ils permettent aux personnes touchées par le VIH de vivre comme les autres, de travailler, d’avoir une vie amoureuse, des projets, des enfants", développe Santé Publique France. En prévention, les personnes à haut risque d’infection peuvent prendre un traitement dit antirétroviral, la prophylaxie préexposition (PrEP). Par ailleurs, les scientifiques travaillent toujours sur un vaccin potentiel. "Je pense qu'on verra sûrement, peut-être avant ce vaccin, des traitements plus espacés et puis aussi un accès plus important à la PrEP (prophylaxie préexposition), estime Florence Thune dans son interview à France Info. Avec ces deux outils aujourd'hui, les personnes de toutes générations devraient pouvoir se protéger du VIH." Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 38,4 millions de personnes étaient séropositives dans le monde, en 2021.