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Enquête sur 54 311 adultes

Alimentation : les amateurs de produits bio moins victimes d'obésité

Par Julian Prial

Selon une étude, les amateurs de produits bio sont moins touchés par l'obésité que les autres. Ils sont aussi plus éduqués et physiquement plus actifs que les non-consommateurs de bios.

FRED SCHEIBER/20 MINUTES/SIPA

Quel est le profil des consommateurs français de produits issus de l'agriculture biologique ? C'est la question à laquelle répondent ce vendredi des chercheurs de l'Inserm dans létude Bio de NutriNet-Santé. Dans ce travail, une équipe (1) menée par le chercheur Denis Lairon a voulu évaluer l’attitude et la fréquence de consommation de 18 produits bio, dont 16 aliments, sur un échantillon de 54 311 nutrinautes adultes. Des résultats inédits publiés dans la revue scientifique PlosOne

Le bio n'attire pas davantage les hauts revenus
D'après les questionnaires remplis sur Internet, les consommateurs français réguliers de produits bio (7 % de la population) sont plus éduqués et physiquement plus actifs que les non-consommateurs. Plus surprenant, les résultats révèlent ques les amateurs de bios disposent en revanche de revenus généralement comparables à ceux qui ne s'intéressent pas au bio. D'après cette enquête, nous serions donc visiblement bien loin de l'image du « bobo », cultivant son potager sur le balcon de son duplex parisien. Alors, peut-on aller jusqu'à dire que le bio attire les petits revenus ? Pas vraiment, car dans le groupe des non consommateurs de bio, la moitié des personnes interrogées invoquent un coût trop cher comme raison principale pour laquelle ils ne consomment pas ces produits.

Les amateurs de produits bios font peu d'excès
Les consommateurs de produits bio mangent, en effet, plus d'aliments considérés comme sains. Ils privilégient davantage les produits d'origine végétale et peu raffinés, comme les fruits, légumes, légumes secs, céréales complètes, noix, amandes, noisettes, etc...
Parallèlement, ils font aussi plus attention à ne pas se ruer sur les produits les plus gras qui font grossir. Ils prennent donc moins de charcuterie (-31 %) et vont moins au fast-food (hommes: -22 %, femmes: -25 %), comparé au reste de la population générale qui ne consomme pas de bio. 
Enfin, ces adeptes de la nourriture saine boivent également moins de boissons sucrées ou alcoolisées. Pour toute ces raisons, ils sont moins souvent en surpoids (-36% pour les hommes, -42% pour les femmes) ou obèses (-62% et -48% respectivement) que les autres.

Des résultats qui relancent l'idée de l'influence des pesticides sur l'obésité
« Même en écartant certaines caractéristiques (apport d'énergie, niveau d'éducation, âge, sexe, catégorie socio-professionnelle, tabagisme, régime restrictif...), les mangeurs réguliers de bio ont moins de surpoids », relève Denis Lairon. Et le chercheur de rajouter que ce constat soulève une nouvelle fois, « l'hypothèse d'une influence des pesticides sur le développement de l'obésité. » « Une corrélation déjà soulignée dans des publications médicales antérieures », rappelle-t-il.
Enfin, parmi les autres explications , Denis Lairon souligne, « qu'à apport d'énergie pratiquement équivalent, les mangeurs de bio prennent plus de nutriments tels des polyphénols ou des bêta-carotènes, qui ont des effets régulateurs sur la capacité du tissu adipeux à stocker des graisses. »

(1) Unité de recherche Nutrition, obésité et risque thrombotique Inserm/Inra, Marseille.