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Fièvre hémorragique

Le virus de Marburg doit-il inquiéter ?

Par Mégane Fleury

Le virus provoque une fièvre hémorragique, avec un risque de décès très élevé. Deux cas ont été identifiés au Ghana.

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Les deux personnes infectées sont décédées fin juin.
La maladie a été détectée pour la première fois en 1967.
Les cas sont principalement recensés en Afrique, ou chez des personnes de retour d’un voyage sur le continent.

Une épidémie de maladie à virus Marburg touche le Ghana. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, deux cas ont été confirmés par un laboratoire sénégalais. Au départ, le virus est transmis par les chauves-souris, mais la contamination se fait aussi entre humains, via un contact avec le sang, les sécrétions ou tout autre liquide biologique.

L’Organisation mondiale de la santé rappelle que c’est une maladie grave, souvent mortelle, avec un risque de décès proche de celui d'Ebola. "Le taux de létalité moyen de cette maladie avoisine les 50 %, précise l’OMS. Il a varié de 24 % à 88 % lors des flambées épidémiques précédentes, en fonction de la souche virale et de la prise en charge des cas."

Une réaction rapide 

Les deux personnes infectées n’avaient pas de lien de parenté. Plus de 90 personnes ont été recensées comme cas contact, et sont suivies depuis. "Les autorités sanitaires ont réagi rapidement, prenant une longueur d'avance pour se préparer à une éventuelle épidémie, a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l’Afrique. C'est une bonne chose car sans action immédiate et décisive, le Marburg peut facilement échapper à tout contrôle. L'OMS est sur le terrain pour soutenir les autorités sanitaires et, maintenant que l’épidémie est déclarée, nous mobilisons davantage de ressources pour la riposte." 

Des symptômes sévères

La maladie engendre une fièvre hémorragique, avec parfois des maux de tête, des diarrhées, des crampes et des nausées. Les symptômes apparaissent entre deux et 21 jours après l’infection, et ils s’aggravent peu de temps après leur apparition. "On décrit souvent les patients à ce stade comme ayant l’aspect de 'fantômes', avec des yeux profondément enfoncés, un visage inexpressif et une léthargie extrême", indique l’OMS. 

Des traitements à l’étude

Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie à virus de Marburg mais une "prise en charge précoce avec réhydratation et traitement symptomatique améliore la survie", ajoute l’organisme. "Une série de traitements potentiels, notamment des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des traitements médicamenteux, sont en cours d’évaluation."

Par ailleurs, il n’existe pas de vaccin permettant de se protéger de la maladie mais la mise en place de mesures de protection réduit les risques d’infection. En cas de contact nécessaire avec une personne atteinte, il faut porter des gants et un équipement de protection individuel, et se laver régulièrement les mains. Même guéries, les personnes infectées peuvent être contagieuses : elles le restent tant que le virus est présent dans leur sang.