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Psychologie

Pourquoi nos erreurs nous paraissent plus graves face à un partenaire trop critique ?

Par Mathilde Debry

Le comportement de notre partenaire amoureux peut impacter la manière dont le cerveau gère les erreurs.

Boris Jovanovic / Istock.
MOTS-CLÉS :
Le cerveau humain pèse en moyenne entre 1,3 kg et 1,4 kg.
Le cerveau humain possède environ 100 milliards de neurones.

Selon une nouvelle étude, les personnes qui subissent en permanence des critiques de la part de leur conjoint ont un cerveau qui surréagit lorsqu’elles commettent une erreur.

Impact du couple sur la déprime ou l'anxiété

"Les relations amoureuses occupent une place importante dans la vie de nombreuses personnes, mais nous ignorons encore beaucoup de choses concernant leur impact sur notre vie quotidienne", explique à PsyPost Erin Palmwood, professeur à l'université de Mary Washington et psychologue clinicien.

"Dans cette étude, nous avons voulu comprendre comment le soutien ou la désapprobation de notre amoureux/euse ont un impact sur nos réactions face aux erreurs que nous commettons. Cela pourrait notamment nous aider à comprendre comment les relations de couple contribuent à la prise de risque individuelle, la déprime ou l'anxiété", poursuit le professionnel de santé.

Son équipe a donc décidé de recruter 20 personnes, en couple depuis plus d’un an. Elles ont effectué deux fois un test cognitif qui peut amener à se tromper (la "tâche Flanker", NDLR), d’abord seules, puis en présence de leur partenaire. Au cours de l’expérience, les chercheurs ont observé un schéma d'activité électrique cérébrale connu sous le nom "d’ERN", qui s’active après qu'une personne a commis une erreur. "L'amplitude de l'ERN reflète le degré de menace que perçoit le cerveau suite à la faute commise", précisent-ils.

Des réponses ERN plus importantes

Bilan : les participants qui percevaient au quotidien un comportement peu encourageant de la part de leur partenaire avaient tendance à avoir des réponses ERN plus importantes quand des erreurs étaient commises pendant le test, mais uniquement lorsqu'ils étaient assis à côté de leur moitié. 

"Quand le conjoint n’est pas soutenant, les personnes ont tendance à réagir plus fortement aux erreurs qu’elles commettent", conclut Erin Palmwood. "Cela peut par exemple s'expliquer par le fait qu’à force de se faire critiquer, les personnes finissent par s’auto-flageller".